Le Couteau dans l’eau
De Polanski Roman
Éditeur : Filmedia
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h30
Sortie : 17/04/2012
Un homme et une femme ont prévu de faire une petite croisière à bord du yacht qu'ils possèdent. Sur une route de campagne déserte ils prennent en stop un étudiant d'une vingtaine d'années. Arrivés à l'embarcadère où est amarré leur bateau, ils proposent au jeune homme de les accompagner en mer. Au cours du voyage, la tension monte, le huis-clos est de plus en plus étouffant, et les quelques jours de vacances tournent au drame...
Les splendides plans, cadrés au millimètre, comme semblant avoir fait l’objet d’intenses réflexions, font du Couteau dans l’eau, premier long métrage de Roman Polanski et que certains considèrent encore aujourd’hui comme son meilleur, un film d’une grande rigueur formelle. La plus grande partie du film se situant sur un bateau minuscule, on ne peut que rester admiratif devant l’enchaînement de prouesses techniques auquel nous assistons. A l’inverse, les acteurs passent légèrement au second plan, leur jeu étant parfois figé par les contraintes imposées par le cadre. Le fait que les dialogues de deux des trois acteurs aient dû être postsynchronisés accroît également cette sensation. L’intrigue installe un huis clos étouffant entre trois personnages réunis dans un espace confiné (ici un bateau sur un lac isolé). L’absurdité de la tension qui monte est amplifiée par le fait que les motivations des différents personnages n’apparaissent jamais clairement. Mais la manière clinique dont cela est montré tient malheureusement le spectateur à distance. Le Couteau dans l’eau est un film qui mérite néanmoins amplement d’être vu, bien entendu, ne serait ce que par l'incroyable beauté plastique de chaque image et de la poésie morbide qui s'en dégage. Une édition blu-ray aurait été méritée. Bizarre que l'éditeur ait choisi de proposer le film en DVD uniquement alors que Répulsion et Cul de sac, sortis au même moment chez Filmedia, ont eux les honneurs de la HD.
Bonus
En bonus, un documentaire, un ticket pour l'ouest (31 minutesn), permet de revenir sur l’importance historique de ce film. Les démêlés tragi-comiques qu’il a rencontrés avec la censure sont particulièrement instructives et représentatives du climat de l’époque.