Down by Law
De Jarmusch Jim
Éditeur : Bac Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h42
Sortie : 06/05/2008
Dans le Bayou en Guyane, un monde de malchance et d'ennuis pour Jack et Zack. ces deux paumés se retrouvent en prison et rencontrent Roberto, rempli de l'entrain qui leur manque. Il les entraîne à s'évader.
QUARTIER LIBRE
Trois hommes, une cellule, une évasion. Joliment désinvolte, Down By Law échappe à la linéarité, l'ordre et la discipline, comme Zack le DJ au chômage, Jack le proxénète et Bob le touriste tentent d'échapper à la police. Down By Laww ne raconte rien de plus que cette échappée belle, cette équipée un peu folle, à travers champ, en dépit du bon sens et en dehors des lois narratives. L'escapade, qui a des allures de promenade digestive, s'éternise, s'enlise, les évadés errent et s'embourbent dans les marécages. Mais l'univers de Jarmusch, fait de saynètes, de fondus au noir, de menus détails, de broderies un peu sauvages et de coutures élimées, n'a jamais autant respiré. Jarmusch quitte la sphère urbaine de Permanent Vacation ou Stranger Than Paradise et s'ouvre à l'improvisation (l'amour du jazz est une fois de plus palpable), au grand air et à une nature foisonnante, bien avant les pérégrinations de Dead Man. Down By Law ne raconte rien – ou si peu –, mais il laisse entendre des voix, de multiples chants, mélodies délicates ou dialogues saccadés. Sans surprise, Jack et Zack, les faux jumeaux, sont tous deux incarnés par des musiciens (les fidèles Tom Waits et John Lurie). Bob trébuche sur chaque mot. Jarmusch se délecte des accents, des intonations, des associations incongrues et du comique de répétition. Ils constituent la principale trame narrative de Down By Law. S'évader, c'est s'affranchir des conventions mais aussi partir en quête de nouveaux moyens d'expression. Le fameux I scream, you scream, we all scream for ice cream devient naturellement l'hymne des trois marginaux. Servi par la photo magnifique de Robby Müller (qui signera plus tard celle de Dead Man), ce troisième long métrage de Jarmusch invite encore au voyage, mais surtout à l'égarement.
Bonus
Comparé aux autres rééditions des premiers films de Jim Jarmusch, Down By Law bénéficie des compléments les plus riches: un entretien avec Robby Müller, directeur de la photographie, des scènes coupées, des conversations téléphoniques entre Tom Waits, Roberto Benigni et John Lurie, un morceau musical et un clip de Tom Waits, It's Alright With Me réalisé par Jarmusch. La suite est plus anecdotique (filmographie, bandes-annoces, liens Internet).