Les 20 meilleurs films d'horreur des 20 dernières années
A l'occasion des 20 ans du Festival de Gérardmer, FilmDeCulte est revenu sur les 20 meilleurs films d'horreur réalisés ces 20 dernières années. Alors que la nouvelle édition du festival géromois approche, penchons-nous à nouveau sur ces longs métrages. Petits maîtres et réalisateurs palmés, zombies et fantômes, grand huit ou peur blanche, le meilleur de l'horreur est là !
Dracula, Francis Ford Coppola (1992)
La musique incantatoire de Wojciech Kilar, les costumes hallucinants de Eiko Ishioka, l’inventivité formelle d’un Coppola on fire, le talent incroyable de Keanu Reeves. Bon, peut-être pas le talent incroyable de Keanu Reeves. Alors qu’on se demandait ce qui pouvait être dit de plus sur une œuvre mille fois adaptée au cinéma, Coppola signe la version ultime, délire gothico-psychédélique qui n’a peur de rien. Le film attire plus de 3 millions de spectateurs en France, une performance assez rare pour un film du genre.
Candyman, Bernard Rose (1992)
Candyman, Candyman, Candyman, Candyman, Candyman. La légende urbaine prétend que, tel Bloody Mary, C.Jérôme ou Giant Coocoo, Candyman apparaît lorsqu’on dit son nom 5 fois devant un miroir. Une légende urbaine qui sert de point de départ à cette adaptation culte de Clive Barker, où l’ancrage social participe à l’atmosphère glauque et poisseuse. Virginia Madsen trouve le rôle de sa carrière en plongeant malgré elle dans ce qui ressemble littéralement à l’enfer sur Terre.
Twin Peaks - Fire Walk With Me, David Lynch (1992)
En ouvrant une nouvelle dimension dans une forêt de Seattle ou dans le cœur d’une jeune fille, Twin Peaks trace la voie du fantastique psychologique de Lost Highway et de Mulholland Drive. Tout en étant un prolongement de la série culte, TP en est l’opposé : l’immersion dans un esprit tourmenté contre la série-chorale, l’atmosphère hantée contre le mélange de genres dans le show. Plus troublant encore que le dream season de Dallas.
Scream, Wes Craven (1996)
Alors que le genre, au cœur des années 90, est moribond, Wes Craven le ressuscite avec panache. Et gagne à tous les niveaux. Scream est une réflexion ludique et maline sur le slasher, une parodie réjouissante au second degré et un pur film d’horreur au premier. La terrible séquence d’ouverture et du massacre d’une jeune fan de popcorn (Drew Barrymore, alors au creux de la vague) reste dans toutes les mémoires.
Ring, Hideo Nakata (1997)
Alors que Craven ressuscite le slasher, Nakata fait revivre le film de fantômes. La peur blanche, minimaliste, muette de Ring fait merveille. Comme Candyman, Ring se base sur une légende urbaine, celle de la vidéo qui tue ceux qui la regardent. Le réalisateur modernise les codes des anciens films de fantômes japonais surgissant de leur marais pour punir les mauvais maris. Ils sortent maintenant directement de la télé pour saisir d’effroi ceux qui la regardent. Et pas besoin de le voir en 3D pour y croire…
Le Projet Blair Witch, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez (1999)
Eté 99, un petit documentaire retrace les tristes aventures de trois jeunes gens partis enquêter sur une sorcière dans le Maryland. Sous leurs apparences de petits malins, Myrick et Sanchez signent un coup de maître avec ce sommet d’horreur psychologique qui joue sur des peurs primales : la forêt et la nuit. Une horreur qui laisse une large place à l’imaginaire, et qui depuis vous fait regarder d’un autre œil le moindre bout de bois de travers que vous croisez lors de vos balades du dimanche.
Sleepy Hollow, Tim Burton (1999)
Avec cet hommage über-gothique à la Hammer, Burton signe un fascinant livre d’images. Mais pas seulement. A la veille de l’an 2000, il raconte un autre basculement d’époque, en 1799, à travers un antihéros aux méthodes scientifiques alors avant-gardistes. Burton signe également quelques splendides séquences d’horreur, comme le massacre sadique d’une paisible famille, sommet visuel d’un film beau comme un cauchemar.
Jeepers Creepers, Victor Salva (2001)
Alors que les créatures et boogeymen originaux se bousculaient dans les années 80, le monstre de Jeepers Creepers est peut-être le seul du genre, avec sa personnalité et sa mythologie, à avoir été créé ces dernières années. Le boogeyman hideux et sexué de Jeepers… prend une autre dimension quand on connait le passé du réalisateur. L’horreur, plus que jamais, sert ici à incarner une expérience de la réalité, ainsi que sa catharsis. Ce conte horrifique semble, lui, venir tout droit du meilleur des 80s.
Kaïro, Kiyoshi Kurosawa (2001)
Le meilleur film de la vague horrifique japonaise ? Le discours social de Kaïro s’exprime à travers un film de fantômes glaçant, s’acheminant petit à petit vers l’une des représentations les plus saisissantes de l’apocalypse à l’écran. Kurosawa est à son sommet avec une mise en scène aussi précise que passionnante. Aujourd’hui, les bruits de modem dans Kaïro donnent l’impression de regarder un film d’époque. Mais l’effroi qu’il provoque est toujours d’actualité.
Les Autres, Alejandro Amenabar (2001)
Avec Les Autres, Amenabar nous rappelle au bon souvenir de La Maison du diable de Robert Wise ou surtout des Innocents de Jack Clayton. Le film semble anachronique, avec ses fantômes british qu’on pensait évanouis. Mais, transcendé par une Kidman qui a toujours eu le nez pour dénicher des projets hors Hollywood, Les Autres s’impose comme un classique du genre, brillant film d’horreur et poignant mélodrame en même temps.
Dark Water, Hideo Nakata (2002)
Nakata remet ça. Le réalisateur se sert des mêmes ingrédients que pour Ring (horreur atmosphérique, inquiétante étrangeté, silences et vides) mais, alors que Ring est un formidable ride jouant talentueusement avec les codes du genre, Dark Water est un grand mélodrame aux personnages plus complexes. Deux réussites par un cinéaste intronisé maître du genre.
Le Village, M.Night Shyamalan (2004)
On aurait pu citer Sixième sens, le long métrage qui l’a révélé, mais Le Village est probablement le plus beau film de M.Night Shyamalan. Derrière l’argument fantastique basique (un village, des bois, un monstre) se cache un sommet romantique et une exploration passionnante, comme souvent chez Shyamalan, de la frontière entre réel et surnaturel.
The Descent, Neil Marshall (2005)
The Descent est peut-être une anomalie dans la filmographie calamiteuse du Britannique Neil Marshall. Mais quelle splendide anomalie. Tendu comme une conversation entre Kanye West et Kim Kardashian (autant vous dire super tendu), The Descent est un joyeux calvaire pour tous ceux titillés par leur claustrophobie.
La Colline a des yeux, Alexandre Aja (2006)
Si le genre est régulièrement gangrené par des remakes-cadavres sortis d’une usine, Alexandre Aja, en fan intelligent du genre, a su à plusieurs reprises (cette Colline puis Piranhas) faire mieux que les originaux. Aja dynamite le film un peu vieilli de Craven et livre une relecture brute, efficace et jubilatoire.
The Mist, Frank Darabont (2007)
Passé plus ou moins inaperçu lors de sa sortie, The Mist s’inscrit pourtant parmi les meilleures adaptations ciné de Stephen King. Darabont met en scène un cauchemar noir comme la suie dans une petite ville envahie par une brume mystérieuse. Marcia Gay Harden compose une Christine Boutin très convaincante dans ce film qui ignore toute soupape de second degré.
[REC], Jaume Balaguero & Paco Plaza (2007)
Quelques années après Blair Witch et au cœur de la vogue des films « caméra au poing », [REC] donne un coup de sang chaud au genre zombie. Le film a la rage et parvient à faire d’une cage d’escalier l’endroit le plus flippant du monde. A moins qu’il ne s’agisse du dernier appartement du 6e étage, dont la porte reste mystérieusement fermée…
Martyrs, Pascal Laugier (2008)
Largement conspué lors de sa sortie française, Martyrs mérite pourtant l’aura culte qu’il a récoltée à l’étranger. L’horreur viscérale de Laugier trouve une expression graphique impressionnante, tandis que son écriture ultra libre (mélange de genres, rupture de ton, glissement de personnage principal) en fait un authentique et ambitieux ovni.
House of the Devil, Ti West (2009)
Nounou, le job le plus dangereux du monde si l’on en croit le cinema d’horreur. Ti West signe un exercice de style méticuleux (la reconstitution d’un film d’horreur 80’s) sans oublier de réaliser un vrai très bon film d’horreur, aussi efficace que minimaliste, revenant aux sources d’un genre débarrassé de son épuisante ironie post-Scream. Une révélation.
Jusqu’en enfer, Sam Raimi (2009)
A partir d’un pitch digne d’un téléfilm amélioré avec Sandrine Kiberlain (une banquière refuse un prêt à une cliente), Sam Raimi convoque l’esprit cartoon et sadique de Evil Dead dans ce tour de manège qui ne s’achèvera qu’une fois arrivé en enfer. Super ludique, super zinzin, super vif, Jusqu’en enfer est un conte cruel ultra jouissif comme on n’en fait plus.
The Woman, Lucky McKee (2011)
Film gonflé et passionnant sur les rapports hommes-femmes, The Woman mériterait d’être diffusé dans toutes les écoles. Tel un caillou dans la chaussure, Lucky McKee signe une farce dérangeante, jusqu'au-boutiste, profondément féministe, sur l’éducation d’une femme sauvage par un père de famille droit dans ses bottes. Le film n’est malheureusement sorti qu’en dvd. Pas assez lisse, certainement, pour une exploitation ciné…
Dossier mis en ligne le 15/01/2013
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