Le pire et le meilleur des Expendables

Le pire et le meilleur des Expendables

Pour devenir un expendable, il faut : de gros bras, une maîtrise des techniques de combat à mains nues, une certaine connaissance des armes à feu. Il faut aussi compter un nanar et un chef d’œuvre à son actif… Enfin, au moins un nanar, le chef d’œuvre ne vous sera pas demandé systématiquement, et heureusement vue la filmo de certains. Petit tour d’horizon de certains des acteurs avec pour chacun d’entre eux, le pire et le meilleur.

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SYLVESTER STALLONE

Best : Rocky

Si la carrière de Sly est riche en mauvais films (Cliffhanger, Rambo 2, Rambo 3, L’Expert, Assassins…), voir même en navets (L’Embrouille est dans le sac, Over the Top, Cobra, Get Carter, D-Tox…), les vrais bons films sont finalement assez rares. Difficile toutefois d’arrêter un choix entre les deux sommets que constituent Rocky et Rambo, les deux films pour lesquels Sly est et restera au panthéon des acteurs de cinéma d’action. Optons pour le premier, plus émouvant, plus fondateur aussi. Un personnage de loser magnifique entouré d’une galerie de seconds rôles réussis, ont fait de ce film une date dans l’Histoire d’un cinéma américain marqué par la noirceur des années 70. Avec Rocky, c’est toute l’Amérique qui redresse la tête, qui oublie son scandale du Watergate et sa guerre du Vietnam pour croire à nouveau au grand rêve américain et à ses valeurs. La même année, Taxi Driver propose une histoire similaire mais sur un mode bien plus alarmiste. Le box-office, tout comme l’Académie des Oscars, préfèreront célébrer l’optimiste de Stallone, faisant de l’acteur débutant une star et de son film (qu’il a écrit) un succès historique. Avec Rocky, Superman et La Guerre des étoiles, l’Amérique met les pieds dans les années 80.

Pire : New York Cowboy

Mission impossible tant la carrière de l’acteur regorge de navets. Là-encore, dur d’en citer un sans froisser les fans, voir ceux qui, à un degré quelconque, pourrait apprécier le film en question. Inutile également de tirer sur l’ambulance en citant ses premières apparitions. Alors notons celui sur lequel tout le monde s’accorde, bien plus que D-Tox ou Judge Dredd, j’ai nommé New York Cowboy (Rhinestone), inédit en France à une époque où, pourtant, Sly cartonnait dans les salles. Réalisé par un Bob Clark qu’on a connu plus inspiré (Le Mort-vivant, Black Christmas, Porky’s…), cet inoffensif nanar au budget conséquent (28 millions de dollars quand même !) montre un Stallone, déjà peu doué pour la comédie, chauffeur de taxi poussant la chansonnette dans les bras d’une Dolly Parton alors Reine de la Country Music cherchant sans succès à percer dans le cinéma. Pas de muscle, pas de boxe ni de sulfateuse, juste un Sly qui se cherche et tente désespérément de sortir du piège Rocky / Rambo dans lequel il est en train de s’embourber.

JEAN-CLAUDE VAN DAMME

Best : JCVD

Evidemment, certains préfèreront la période tatanne, celle où Van Damme enchaînait les films d’arts martiaux, multipliant les coups de pied retournés dans la gueule de Bolo Yeung, les coups de coude filmés sous quinze angles différents, ou les cassages de briques (« Ca c’est Big Mac ! ». Bloodsport, Full Contact, Double Impact, autant de films à la qualité variables mais tous devenus cultes. Pourtant, c’est bien avec JCVD que Van Damme aura su sortir de l’ornière d’un cinéma limité pour acquérir un statut autrement plus respectable : celui d’un acteur, un vrai, un écorché à la sensibilité poignante. Personne, du moins parmi les rares spectateurs qui se sont déplacés, n’a oublié l’incroyable confession face caméra d’un Van Damme au bout du rouleau, maltraité par les médias et le public, reconnaissant avoir multiplié les erreurs. Une petite perle, tournée en Belgique (sur son territoire natal) par un français surdoué, dont, on l’espère, les retombées sont encore à venir.

Pire : Derailed

Facile ! Raté de bout en bout (jeu d’acteur, scénario, mise en scène, effets-spéciaux, maquettes…), Derailed pourrait constituer une erreur de parcours s’il n’était suivi de quelques autres DTV acceptés par l’acteur sans doute pour payer ses factures (The Order, Ultime menace, The Hard Corps, Trafic mortel). Bouffi, mou, pesant quelques kilos de trop, accompagné de son fils, Van Damme semble peu impliqué dans ce film à regarder lors d’une soirée pizza entre potes. C’est d’ailleurs ainsi que la moitié de l’équipe du site l’a découvert à l’époque. Bob Misiorowski s’impose donc comme le pire réalisateur avec lequel JC a pu tourner, loin devant Sheldon Lettich ou Tsui Hark (régulièrement cité par les fans, de façon totalement incompréhensible).

SCOTT ADKINS

Le meilleur : Undisputed 2

Dans le genre série B de castagne totalement assumé, Undisputed 2 se pose là. DTV et suite directe d’un très moyen premier opus signé Walter Hill, Un seul deviendra invincible 2 dans la langue de Molière est un pur film de tatane, un de ces bout de pelloche capable de donner au spectateur l’envie de s’inscrire le plus vite possible à des courts de free fight (à défaut de celui d’actorat). Car la grande découverte de ce film c’est Scott Adkins (les amateurs du genre connaissaient déjà les capacités de Michael Jai White) dans le rôle de Uri Boyka, un prisonnier russe qui ne prend son panard (et nous avec) que dans les combats underground de la prison ou il moisi jusqu’au point d’orgue de sa carrière derrière les barreaux ou il rencontrera une autre armoire à glace spécialisé dans la boxe et le trafic de drogue (ca c’est pour l’excuse scénaristique). Et comme à l’époque ou l’on savourait le moindre film de Jean-Claude, Chuck ou d’autres comme Michael Dudikoff, voir-même pour les spectateurs les plus hardcore Don « The Dragon » Wilson, ce bon p’tit film des vidéoclubs emballe pour les performances physiques de celui sur lequel on n’aurait pas misé un rouble. Coup de pied sauté, retournage de crêpe, double dérouillée virevoltante, on en passe et des meilleures, Adkins le souilleur nous offre ici le manuel parfait du « coup dans ta gueule qui fait mal » rythmé par une mise en scène percutante. Et Dieu sait qu’il est dur de convaincre la groupie de films de castagne de la découverte de nouveau talents (Tony Jaa se souvient encore du retour de flamme post Ong Bak). Evidemment pas un chef d’œuvre, même pour le genre, Undisputed 2 mérite quand même le détour, ne serait-ce que pour y faire la rencontre de celui qui taille le bout de gras à JCVD (déjà 4 films en commun à leur actif) depuis quelques temps.

Le pire : le reste

Exercice difficile de citer le plus mauvais film de la carrière de ce singe fou de Scott Adkins. Car pour un Undisputed 2 ou un Expendables 2 (non, on ne vous parlera pas de ses rôles dans La Vengeance dans la peau ou dans X-Men origines : Wolverine qui même s’il rajoutent du crédit au bonhomme reste totalement anecdotiques) ou il excelle, combien de Ninja aussi cheap qu’une prod de Roger Corman au rabais ou aussi sérieux qu’un nouvel opus des Tortues ninja ou notre héros essaye de se la jouer Christian Bale en usant de sa belle gueule pour venir en aide à la veuve et à l’orphelin ? Combien de Traffic mortel ou Assassination game ou il est un empêcheur de tourner qu’affronte systématiquement un JCVD en baisse de régime ? Malheureusement pour lui et ses exceptionnelles prouesses physiques, le cinéma des gros bras ne retrouve toujours pas son âge d’or des années 80 et il semble que sa carrière soit condamnée au status quo tant qu’il restera à faire le zouave dans ces prods ni faîte ni à faire !

ARNOLD SCHWARZENEGGER

Le meilleur : Terminator 2 - le jugement dernier

On ne vas pas se mentir, on a beau l'adorer, Arnold Schwarzenegger n'a jamais été un grand acteur. Sus aux euphémismes, il n'a même jamais été un bon acteur. Contrairement à Sylvester Stallone, nommé aux Oscars, Arnold a toujours été cette masse carrée avec un accent à couper au couteau presque parodique en soi. Sly avait suffisamment de talent pour écrire ses propres scénarios. Schwarzie n'est pas un auteur. Mais il a eu la chance d'être employé par des auteurs. Ce n'est pas un hasard si ses meilleurs films sont ceux qui furent réalisés par des metteurs en scène aussi intéressants que John Milius, James Cameron, Paul Verhoeven et John McTiernan. Tous ont eu la jugeotte d'exploiter la stature de l'acteur, ex-Mr. Univers, dans tout ce qu'elle a d'iconique. De Conan jusqu'à Jack Slater dans Last Action Hero, Schwarzie est avant tout une image, qu'il s'agisse d'un barbare semblablement tout droit issu d'un dessin de Frank Frazetta ou d'un pastiche de lui-même. En 1984, Cameron avait su exploiter mieux que quiconque cette image (et les limites du jeu du comédien) en faisant du Chêne Autrichien nul autre qu'un robot, une machine. Conan le Barbare a beau l'avoir révélé, c'est Terminator qui a crée pour de bon l'iconographie de Schwarzenegger qui perdure encore aujourd'hui. Il n'est pas surnommé "The Governator" pour rien. Le débat pour savoir lequel des deux premiers films de la saga est le meilleur restera sans doute sans fin mais une chose est sûre, on ne peut considérer la suite vulgairement inférieure. Le film n'est pas juste pionnier pour ses effets spéciaux mais aussi pour sa nature de père du blockbuster tel qu'on le connaît de nos jours. On n'est plus dans de la série B. La structure a beau reprendre celle du premier film (road movie de fuite avec un ou des gentils, deux voyageurs dans le temps, l'un pour les tuer, l'autre pour les protéger), la suite se voit conférer une ampleur bien supérieure au précédent. Il paraît presque révolutionnaire dans sa manière de faire du film d'action estival un spectacle réussissant à alterner morceaux de bravoure massifs (les diverses poursuites, l'attaque de Cyberdyne) avec de nombreuses et longues scènes de développement des personnages (le plus émouvant des quatre films). Avoir réussi à créer de l'émotion à partir d'une scène d'un robot joué par un bodybuilder en cuir à l'accent teuton qui crève le pouce levé, c'est juste le plus grand défi de tous les temps. On remarquera également l'humour qui traverse le film. Si Schwarzie avait déjà joué avec son image, les années 90 marquent la transition vers l'ère de l'auto-dérision. Les action stars musclées commencent à passer de mode et l'heure est aux films d'action à pitch avec des héros plus humains, une évolution qui aura raison des mastodontes des années 80. Heureusement, le cinéma est intemporel et en 1991, Arnold était encore roi.

Le pire : Batman & Robin

Hercule à New York aurait aisément pu être élu comme pire film de la carrière d'Arnold Schwarzenegger mais ce serait trop facile. Il s'agissait de son premier rôle, on ne lui en veut pas trop. Dans le quatrième volet de feu la première franchise Batman, Schwarzie a beau ne pas être le personnage principal, il demeure tristement mémorable dans le rôle de Mr. Freeze, un méchant pour lequel l'expression "plus grand que nature" ne saurait être adéquate tant la caractérisation dirigée par Joel Schumacher verse dans le too much outrancier et constant. Visiblement libéré du cahier des charges qui lui incombait encore sur Batman Forever afin d'assurer la continuité avec les films de Tim Burton, Schumacher s'en donne à coeur joie ici dans un film qui semble s'inspirer davantage de la série kitsch des années 60 que de la bande-dessinée originale. Le résultat est donc un gigantesque spectacle crypto-gay (quoique, ça n'a plus rien de cryptique à ce niiveau) dans lequel le Chêne Autrichien, intégralement recouvert d'un maquillage bleu glossy glossy, et donc de ridicule, s'avilit de scène en scène, chacune de ses répliques consistant en un pathétique jeu de mots autour du champ sémantique du froid. Schumacher réduit l'acteur à des punchlines, assumant la tournure en dérision de l'image de Schwarzie. Le cinéaste avait déclaré en interview que si Arnold avait refusé le rôle, il l'aurait offert à Sylvester Stallone. Pas même la pink mafia n'aura suivi l'auteur dans ce délire subversif...et les spectateurs à peine plus. Batman & Robin est le point culminant de la lose '90s de la carrière de Schwarzenegger, qui vient d'enchaîner Junior, L'Effaceur et La Course au jouet. Quatre films plus tard, la décennie 2000 à peine entamée, l'acteur prendra sa retraite...

BRUCE WILLIS

Le meilleur : Piège de cristal

En 1988, alors qu'Arnold Schwarzenegger semble sentir le vent tourner et commence à se moquer de son image (Double détente, Jumeaux, Sylvester Stallone n'a toujours pas compris et sort Rambo III. L'arrivée de Piège de cristal, qui n'a pas pour star un Monsieur Muscle comme Schwarzie ou Sly, ni un artiste martial comme Chuck Norris ou Steven Seagal, allait changer la donne. Le postulat de départ du film, high concept magiquement simple, est la clé : John McClane est un homme au mauvais endroit au mauvais moment (ou plutôt un flic au bon endroit au bon moment), seul contre une douzaine de preneurs d'otages dans un gigantesque gratte-ciel. Il galère, il a mal, il est pieds nus. Cette vulnérabilité est à des kilomètres des machines à tuer de Terminator ou Rambo. En choisissant de faire du protagoniste une sorte de héros malgré lui, et de caster Bruce Willis, tout juste révélé par la série Clair de lune où il brille de son charisme comique, le film propose une alternative - ou revient à des héros aux physiques plus "normaux" comme ceux des '70s, dira-t-on - en jouant sur l'humanité du héros. Une humanité qu'incarne à merveille l'acteur, permettant au spectateur de s'identifier davantage au personnage. Au même titre que la caractérisation, l'action reste terre-à-terre. McTiernan ne donne jamais dans la surenchère, préférant instaurer une tension en exploitant son décor avec brio. L'espace est sans cesse réduit, confiné. D'étage en étage, de salle en salle, McClane se réfugie sous les tables, se cache derrières des bureaux, espionne dans une cage d'ascenseur, se faufile à travers un conduit... Le scénario et la mise en scène témoignent d'une gestion des lieux intelligentes afin d'illustrer au mieux le pitch du film. Une idée qui donnera naissance à tout un sous-genre du cinéma d'action, aisément résumé par la formule "Die Hard dans un --", alternant les décors : un aéroport (58 minutes pour vivre), un navire (Piège en haute mer, Speed 2), un train (Piège à grande vitesse, Derailed), un avion (Passager 57, Ultime décision, Air Force One), un stade de hockey (Mort subite) ou une prison (Lockout). Bien évidemment, aucun de ces exemples n'arrive à la hauteur de l'original.

Le pire : Top Cops

On ne s'explique toujours pas pourquoi Kevin Smith, auteur réputé pour ses dialogues et ses thématiques, ayant engendré d'autres auteurs tels que Judd Apatow ou Edgar Wright, et connu pour être un metteur en scène médiocre, a choisi de porter à l'écran ce scénario qu'il n'a pas écrit, donnant naissance à un film complètement dénué de talent. Et du moindre intérêt. Malheureusement, on s'interroge moins quant à la présence de Bruce Willis dans le rôle principal tant la filmographie récente de l'acteur n'a plus grand chose d'intéressant, ou même de divertissant, à proposer. La carrière de la star a toujours été relativement inégale mais au début des années 2000, il a su un temps offrir des performances différentes (chez M. Night Shyamalan) avant d'exploiter son âge en jouant des héros vieillissants coup sur coup dans Otage, Sin City et 16 blocs. Toutefois, Willis est très vite retombé dans une vague de projets inconséquents (Slevin, Dangereuse séduction!) et semble aujourd'hui se cantonner à jouer des ersatz de John McClane, toujours le sourire en coin, ne changeant jamais son look de vieux beau chauve. Top Cops est le plus symptomatique de ces films. Hommage foiré aux buddy movies des années 80 qui peine à retrouver la magie des comédies d'action d'antan malgré toutes les références et citations qu'il enquille, le film voit Willis cachetonner comme aucun acteur n'a jamais cachetonné auparavant. Triste spectacle que de voir John McClane se faire aussi passionnant que Navarro. A l'heure où s'apprête à sortir un nouvel épisode dispensable de la licence Die Hard, on désespère de retrouver un jour Willis au top de sa forme...

CHUCK NORRIS

Le meilleur : Dodgeball

Oui c’est dégueulasse de ne retenir d’une carrière exemplaire que cette simple apparition de quelques secondes dans une des meilleures comédies de ces dernières années (« Fuck Chuck Norris ! »). On aurait pu se reporter sur son rôle de combattant aux poils arrachés dans la sympathique Fureur du Dragon, ou sur celui de Braddock dans les Portés disparus, mais non. D’une carrière de plus de trente ans, il ne reste pas grand-chose. En revanche, niveau nanar, il y a de quoi se gaver.

Le pire : au choix !

On hésite encore : Invasion USA et son discours puant ? Portés disparus et son Chuck sortant de l’eau mitraillette à la main ? Braddock et ses dialogues fabuleux (« je mets les pieds où je veux, et c’est souvent dans la gueule ») ? Top Dog est son chien ? Le Temple d’or et ses coups de pieds au ralenti ? Résumons simplement en indiquant que la carrière du grand Chuck, par ailleurs star du web et des réseaux sociaux à travers les Chuck Norris facts, défie l’entendement et que, pour faire mieux, il faudra embaucher Steven Seagal sur le numéro 3 !

Dossier réalisé par Christophe Chenallet, Robert Hospyan et Anthony Sitruk

par Anthony Sitruk

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