Dossier: Quoi de neuf en Corée aujourd'hui ?
Après le Japon, la Thaïlande, le Chili et l'Allemagne, nouvel arrêt dans notre tour mondial des grands cinéastes de demain. Quoi de neuf en Corée aujourd'hui ? A l'occasion de la sortie cette semaine de Sea Fog de Shim Sung-Bo, enquête sur les nouvelles têtes du cinéma coréen...
On a pu assister il y a maintenant une bonne dizaine d'années à la résurrection du cinéma coréen, cinéma dont même les riches heures restaient (et restent) encore largement ignorées en occident. Park Chan-Wook, Hong Sang-Soo, Bong Joon-Ho, Lee Chang-Dong, Im Sang-Soo, Kim Ki-Duk ou Kim Jee-Woon, pour ne citer qu'eux, se sont imposés en Corée comme sur la scène internationale. Soutenus un temps par une politique de quotas favorisant l'exploitation des films locaux, les cinéastes coréens ont tremblé lorsque ces quotas ont été modifiés. Pour quelles conséquences ? Alors qu'on annonçait déjà la fin de ce nouvel âge d'or et parfois même la mort du cinéma coréen, celui-ci est devenu, selon certains observateurs, plus compétitif. Après une période de flottement, 2012 a symbolisé le rebond pour le cinéma coréen, avec une hausse de 22% des entrées réalisées en salles par rapport à l'année précédente et une large domination de la production coréenne (59% du marché). On peut également citer la consécration du Lion d'or à Venise pour Pieta de Kim Ki-Duk ou la coproduction entre Corée et Etats-Unis de Snowpiercer de Bong Joon-Ho.
Lessivé, le cinéma coréen ? Moins que jamais. Alors que les records d'entrées semblent tomber les uns après les autres, des Braqueurs de Choi Dong-hoon à Roaring Currents de Kim Han-Min, de nombreux jeunes cinéastes se sont révélés ces derniers mois. Gros plan en critiques et interviews.
NOS ENTRETIENS
> Shim Sung-Bo
Co-scénariste de Memories of Murder de Bong Joon-Ho, Shim Sung-Bo a été l'un des acteurs du renouveau du cinéma coréen il y a une dizaine d'années. Il est désormais aux avant-postes avec sa première réalisation, l'impressionnant Sea Fog, qui a par ailleurs été choisi pour représenter la Corée du sud aux Oscars.
Critique: Sea Fog (sortie le 1er avril)
L’impression d’avoir traversé un très long tunnel et d'en sortir à peine - Notre entretien
> Lee Sujin
C'est l'un des hits de l'année dans les festivals du monde entier: Busan, Rotterdam, Deauville Asie et Marrakech (entre autres) ont succombé au premier film de Lee Sujin qui s'inscrit dans la tradition des grands mélodrames coréens et qui traite d'un thème récurrent : la jeunesse confrontée à la violence.
Critique: A Cappella (sortie le 19 novembre)
Je ressens une grande responsabilité pour mon prochain film. - Notre entretien
> July Jung
Élève de Lee Chang-Dong qui a produit ce premier long métrage, July Jung a été sélectionnée à Un Certain Regard où son film a été diffusé cette année. Malgré son relatif échec au box-office coréen, ce mélo avec la star Bae Doo-Na et la jeune Kim Sae-Ron (Une vie toute neuve) est prometteur.
Critique: A Girl at My Door (sortie le 5 novembre)
J’ai entendu une histoire au sujet d’un chat - Notre entretien
> Lee Yong-Seung
C'était l'un des meilleurs premiers films vus à la Berlinale, qui réserve pourtant son lot de découvertes. Lee Yong-Seung traite de la violence sociale et parvient à faire un film passionnant entre les quatre murs d'un morne bureau en Corée. Une performance et un réalisateur à suivre.
Critique: 10 Minutes (2014)
Je pensais aussi que c’était jouable malgré mon budget très restreint de 50 000 dollars - Notre entretien
> Jang Cheol-Soo
Bedevilled (traduit pour sa sortie DTV française par Blood Island) était l'un des chocs de Gérardmer en 2011 où il a triomphé. Ce film d'horreur féministe est un défouloir jubilatoire pour quiconque a déjà eu envie d'envoyer une ruche à la figure d'imbéciles - mais c'est aussi un excellent film tout court. Depuis, Jang Cheol-Soo a réalisé Secretly Greatly, inédit chez nous mais carton en Corée et a achevé Servir le peuple adapté du roman de Yan Lianke.
Critique: Bedevilled/Blood Island (Grand Prix au Festival de Gérardmer 2011)
Faire en sorte que les spectateurs ne puissent pas détourner les yeux de l’écran - Notre entretien
> Jang Kun-Jae
Relativement inconnu chez nous, Jang Kun-Jae a pourtant réalisé l'un des meilleurs premiers films coréens de ces dernières années avec la perle minimaliste Sleepless Night, primé à Jeonju (festival coréen consacré au cinéma indé et d'avant garde). La réalisateur japonaise Naomi Kawase l'a remarqué et a produit son nouveau film, A Midsummer's Fantasia.
Critique: Sleepless Night (Grand Prix au Festival de Jeonju 2012)
Un mélange de préparation et d'improvisation - Notre entretien
> Leesong Hee-il
Leesong Hee-il est l'un des premiers cinéastes coréens à avoir affiché publiquement son homosexualité, et ses films dépeignent une certaine réalité queer dans le pays faite de violence et de clandestinité. Son sombre diptyque White Night / Night Flight en fait un réalisateur à suivre.
Critique: Night Flight (2014)
Critique: White Night (2012)
J’étais le seul réalisateur ouvertement gay à l’époque - Notre entretien
> Shin Su-Won
Ancienne professeure, Shin Su-Won a situé son long métrage Suneung, sorti chez nous au printemps, parmi les lycéens coréens. Shin a d'abord été remarquée pour son très beau court métrage Circle Line qui fut sélectionné à Cannes. Elle prépare actuellement son nouveau film intitulé Madonna.
Critique: Suneung (sorti le 9 avril 2014)
Un mélange de violence et de stupéfaction - Notre entretien
> Yeun Sang-Ho
Le plus furieux des nouveaux cinéastes coréens ? Découvert avec The King of Pigs, Yeun est monté en puissance avec l'excellent The Fake, plongée cauchemardesque dans une communauté prise sous le joug d'un faux prophète. Son prochain film, Seoul Station, est une fable politique peuplée de zombies dans laquelle Seoul est menacée par un mendiant qui présente d'étranges et inquiétants symptômes.
Critique: The Fake (2014)
Critique: The King of Pigs (2011)
On est parvenu à le monter avec des moyens extrêmement réduits - Notre entretien
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MAIS AUSSI...
Critique: Hard Day de Kim Sung-Hoon (sortie le 7 janvier 2015)
Critique: Confession of Murder de Jung Byoung-Gil (2012, disponible en dvd)
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NOTRE INVITÉ
Le cinéma coréen possède un vrai vivier de jeunes cinéastes - Notre entretien avec David Tredler, programmateur du Festival du Film Coréen de Paris
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