Nuit des morts-vivants (La)

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Une armée de morts-vivants, réveillés par des expériences bactériologiques, contraint sept personnes à se réfugier dans une demeure qu'ils vont peu à peu cerner, puis attaquer.

Voici le film de référence en matière de morts-vivants et surtout le premier de la passionnante trilogie de Romero consacrée à ce thème (suivront Zombie, en 1978, et Le Jour des morts-vivants, en 1985). Ce qui frappe dans ce film de 1968, ce n'est pas la qualité des effets spéciaux (le film est en noir et blanc, les figurants/zombies sont peu maquillés et ceux qui se prennent une balle dans le buffet portent tous une chemise!), mais l'étude du comportement de gens ordinaires confrontés à une situation hors normes, qui les dépasse. On ne peut que penser à cette phrase de Jean Paul Sartre, dans sa pièce Huis clos (oui, celle que l'on ressort souvent!): "L'enfer, c'est les autres". Ici, le vivant est autant un ennemi potentiel pour son compagnon d'infortune que le mort ressuscité! Les assiégés ne s'entendent pas! Ils sont incapables de faire front commun (bien longtemps) face à la menace extérieure! Surtout Ben et Cooper, qui se disputent sur la fermeture de la porte menant à la cave... Ben pense que les chances de s'en sortir sont plus grandes en restant dans le salon, Cooper, personnage exceptionnellement antipathique, veut se barricader dans la cave, forçant sa femme à faire de même avec leur fille malade. Le pire, c'est que le personnage le plus odieux de l'histoire (Cooper), s'avérera avoir raison: la cave était un lieu de retrait sûr...

Ils se battront également pour la possession d'un fusil et Ben tuera de sang froid Cooper! Même en absence de dispute, les survivants se nuisent les uns aux autres. Par maladresse, Tom fera exploser la pompe à essence leur permettant de faire le plein d'un camion pour s'enfuir, sa compagne et lui s'embraseront et serviront de barbecue aux zombies! Enfin, le seul survivant, Ben, sera abattu par les milices de rednecks (ploucs) chargées de délivrer les victimes des zombies, croyant tirer (apparemment) sur un mort-vivant! On ne peut que penser à un crime raciste à cet instant, comme il y en a eu dans les coins reculés des Etats-Unis. Le même schéma dramatique (les hommes luttent certes contre les morts, mais aussi contre les autres hommes vivants) se retrouve dans les deux autres films de Romero consacrés aux morts; dans Zombie, les survivants, réfugiés dans un supermarché, seront aux prises avec des motards pilleurs; dans Le Jour des morts-vivants, un groupe de scientifiques s'opposera à des militaires incontrôlables.

Ce film, tourné en noir et blanc du côté de Pittsburgh, a été réalisé avec un pauvre budget de 114 000 dollars et en a rapporté 20 millions! La nécessité, dans les années 90, d'élaborer un remake de ce film remarquable n'était pas évidente. En fait, la décision de refaire le film en couleur est liée à un problème de droits, il s'agissait ainsi de compenser les droits d'auteurs perdus avec le film original, en rassemblant les mêmes personnes. A propos de couleur, il convient de déplorer le fait qu'une édition en DVD zone 2 du film original de Romero soit sortie à l'initiative du co-scénariste John A. Russo. Ce dernier n'a rien trouvé de mieux que de coloriser le film d'une manière assez dégueulasse (c'est le mot!), tout en rajoutant des plans gore du plus mauvais aloi... C'est pourquoi, si l'on aime la couleur, autant se rabattre sur le remake réalisé par le grand Tom Savini.

par Yannick Vély

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