La Rose de fer

La Rose de fer
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Rose de fer (La)
France, 1973
De Jean Rollin
Scénario : Jean Rollin
Avec : Françoise Pascal, Hugues Quester
Photo : Jean-Jacques Renon
Musique : Pierre Raph
Durée : 1h25
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Deux jeunes gens se rencontrent au cours d'une noce en province, et se donnent rendez-vous le dimanche suivant pour un pique-nique. A la fin de leur promenade, ils entrent dans un gigantesque cimetière, désert à cette heure. Trouvant un caveau abandonné, ils y descendent et font l'amour. Quand ils ressortent, la nuit est tombée, le cimetière est maintenant menaçant et peuplé d'ombres terrifiantes...

MY HEART IS THAT ETERNAL ROSE

Révélé 5 ans auparavant avec son premier long métrage, Le Viol du vampire, La Rose de fer marque un tournant, en 1973, dans la filmographie de Jean Rollin. En 4 films (Le Viol... donc, puis La Vampire nue, Le Frisson des vampires et Requiem pour un vampire), le réalisateur s'est distingué comme un spécialiste des suceurs de sang, si possible féminins et dénudés. Si La Rose de fer est empreint d'un érotisme qui ne quittera quasi jamais la filmographie de Rollin, l'actrice Françoise Pascal ayant très rapidement l'occasion de batifoler toute nue ou de courir avec un chemisier jaune vraisemblablement trop petit pour elle, La Rose... ne présente aucun vampire, pas une gousse ni une canine à l'horizon. Le film n'ira pas plus loin que l'hésitation fantastique (apparitions merveilleuses, dont celle de Rollin en caméo) et sera d'un minimalisme absolu: à peine une intrigue, un décor, deux personnages (l'actrice étant accompagnée par Hugues Quester, vu ensuite dans le cultissime Parking de Demy ou le mésestimé Conte de printemps de Rohmer).

A mesure qu'il dénude son récit, Jean Rollin fait apparaître ses obsessions de cinéaste: son goût pour les pierres de cimetières, pour l'érotisme morbide, pour la poésie. On scande à demi nu sur des tombes et, mélange de manques de moyens et de premier degré acharné, on frôle le kitsch. Mais il y a pourtant dans La Rose de fer une authentique étrangeté, dans ce couple autodestructeur qui fuit un mariage provincial terne pour se retrouver dans des bois embrumés; une force plastique qui se dégage de ces plans de cimetière labyrinthique et abandonné, théâtre nocturne et envoûtant qui est pour beaucoup dans la réussite du film. A l'arrivée, La Rose de fer est moqué et c'est un échec. Il est pourtant un des films favoris de son auteur, un de ses plus singuliers et de ses plus réussis.

par Nicolas Bardot

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