Vie et mort d'Alexandre le Grand

Vie et mort d'Alexandre le Grand

Alexandre le Grand. Plus qu’un simple personnage historique, le conquérant macédonien est une figure légendaire, un héros au sens grec du terme qui continue de fasciner les foules. Le film d’Oliver Stone respecte les grandes lignes de la vie d’Alexandre mais dresse un condensé de ses conquêtes, en simplifiant la trajectoire du despote pour mieux développer la vision universaliste de ce dernier. Retour sur l’Histoire, la vraie.

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COMPLEXE D’ŒDIPE

Né à Pella en – 356 avant JC, Alexandre, fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias, descendante auto-proclamée d’Achille, dut dans un premier temps mettre à pas ses rivaux hellènes. Convaincu de la compétence militaire de son enfant prodigue, son père l’associe très vite à ses campagnes. Chevauchant Bucéphale, Alexandre participe à dix-huit ans à la bataille de Chéronée qui permet aux Macédoniens d’écraser les Thébains. La suite s’avère plus trouble sur un plan familial. Philippe II se méfie de l’influence d’Olympias sur son rejeton et prend une seconde épouse. Furieux, Alexandre défie son père lors d’un banquet mais finit néanmoins par se réconcilier avec ce dernier. Philippe II fonde la Ligue de Corinthe en – 338, une alliance avec les Grecs qui lui permet de rejeter le péril perse en Asie Mineure. En – 336, il sera assassiné par l'un de ses gardes lors du mariage de sa fille Cléopâtre, demi-sœur d’Alexandre. Eduqué par le philosophe Aristote, bercé par les récits de Homère, le futur chef de guerre s’empare du pouvoir. Il rêve de bâtir un empire. Les débuts de son règne sont tumultueux. Les cités grecques tentent de profiter de la mort de Philippe II et Alexandre montre l’exemple en rasant notamment la cité de Thèbes en - 335. La rébellion châtiée, le nouveau roi de Macédoine devient le général en chef des contingents grecs et macédoniens engagés dans le conflit contre l’armée de Darius III.

RIVERS OF BABYLON

Décrit par Plutarque comme un homme à l’intelligence supérieure, Alexandre se révèle un stratège d’exception sur les champs de bataille. Il débarque sur les rives du Granique, près de Troie et affronte une première fois l’armée perse. Supérieurs en nombre, ces derniers sont pourtant écrasés et doivent battre retraite. Darius III lève alors une formidable armada de près de 300 000 hommes, mais commet l’erreur d’affronter l’armée macédonienne sur un terrain peu propice au déploiement de ses forces. Mis en déroute, il est contrait à la fuite, laissant derrière lui ses insignes royaux (manteau, arc, char), sa mère Sisygambis, sa femme Stateira et trois de ses enfants. Conforté par cette probante victoire, Alexandre rejette l’offre de paix de son ennemi et fonce vers le sud. Il s’empare de la Syrie, réalise les sièges des villes de Tyr et Gaza et entre en Egypte. Il y est accueilli comme un nouveau pharaon et décide de fonder au bord du Nil la cité d’Alexandrie (- 332). L’armée macédonienne lève le camp au printemps – 331 pour se diriger vers Babylone. Darius III l’attend à Gaugamèles mais subit un nouveau revers. Le roi perse s’enfuit et laisse la capitale de son empire à Alexandre qui entre dans la ville en libérateur. Pour asseoir son autorité, il confie les clés de la cité à un ancien second de Darius, geste qui provoque la colère de ses généraux grecs et macédoniens.

LES CHARMES DE L’INDUS

Alexandre continue sa route vers l’est du royaume perse, sur les traces de Darius III. Sur son passage, rien ne lui résiste. Il brûle Persépolis et Pasagardes pour venger son peuple des défaites passées et entre dans l’Afghanistan actuel (ex-Bactriane). A son approche, Darius III est assassiné par d’anciens membres de sa cour qu’Alexandre décide de pourchasser. Le Macédonien cède de plus en plus aux sirènes orientales. Il épouse Roxanne, la fille d’un noble perse (- 327) et tue Kleitos, un combattant de la première heure au terme d’un banquet trop arrosé. Malgré le soutien de Héphaïstion, son fidèle compagnon, les Grecs et les Macédoniens sont de plus en plus sceptiques vis-à-vis de leur général. Celui-ci décide pourtant de prolonger le voyage. Sur les rives de l’Indus, il défie le Roi Poros et ses éléphants. Ce sera sa dernière bataille. Lassée par dix années de guerre, son armée refuse d’aller au combat. Alexandre doit accepter la retraite et revient en Perse (- 324). La mort de Héphaïston dans des circonstances inconnues plonge Alexandre dans un profond désespoir. Le 13 juin – 323, il est emporté à son tour par une terrible fièvre. En treize ans de règne, il aura fondé un empire de la Méditerranée à l’Indus et marqué à jamais l’histoire collective. Sans successeur désigné de son vivant, son décès provoquera une longue période d’instabilité politique et l’éclatement de son royaume.

par Yannick Vély

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