Les Chroniques de Riddick: Dark Fury

Les Chroniques de Riddick: Dark Fury

Repéré et capturé par un autre vaisseau, Riddick va devoir affronter des créatures étranges et féroces ainsi que des chasseurs de prime afin de s'échapper avec Imam et Jack.

THE RIDDICK RELOADED

Surfant sur la vague amorcée par The Animatrix et perpétuée par Clone Wars et le méconnu Van Helsing: The London Assignment, ce film d'animation dirigé par Peter Chung sert d'épisode transitoire entre Pitch Black et sa suite, Les Chroniques de Riddick. Créateur de la série animée Aeon Flux, qui bénéficie outre-Atlantique d' un culte underground, et déjà responsable d'un segment complètement barré de The Animatrix (Matriculated), Peter Chung sait s'approprier l'univers articulé autour de Richard B. Riddick. Avec ses protagonistes aux silhouettes élancées et ses accents psychédéliques, ce Dark Fury est scellé de la marque Chung et ainsi teinté d'une atmosphère malaisée qui sied parfaitement à l'histoire. Erigeant le meurtre au rang d'art pur, le personnage de Chillingsworth, avec sa galerie de tueurs en série littéralement statufiés et son goût pour le spectacle morbide qu'offre Riddick, est la véritable trouvaille du film. Une pointe d'originalité qui n'est pas pour déplaire dans ce spin-off aux allures de produit marketing conçu dans le seul but de soutirer un peu plus d'argent aux fans. En réalité, Dark Fury s'approche plus des meilleurs courts Animatrix, participant à la naissance d'un univers à part entière, que du gadget promo, façon Van Helsing. Et la présence au générique de David Twohy, architecte de la saga, est bien là pour prouver qu'il ne s'agit pas d'une simple démarche intéressée mais bien d'une entreprise un tant soit peu plus pertinente. En effet, lorsqu'il annonce son projet de réaliser une suite à Pitch Black, lui aussi sujet à un mini-culte, Twohy met à jour un plan qui va bien au-delà de la vulgaire séquelle.

PITCH BLACK 2: PITCH BLACKER

Tout d'abord, il récupère le projet des mains de David Hayter (crédité seul au scénario d'X-Men, auquel il n'aurait pas réellement participé, et responsable d'un premier jet affreux de Hulk) dont le scénario, apparemment mauvais, devait alors être réécrit par l'inénarrable Akiva Goldsman (Batman Forever, Batman & Robin, Perdus dans l'espace) et parvient, grâce à la renommée de Vin Diesel, à imposer son traitement, autrefois jugé "trop énorme, trop dense". Utilisant cet essai comme matrice, Twohy et ses collaborateurs souhaitent développer un multivers avec de nouveaux personnages et de nouvelles dimensions, qui pourraient ainsi engendrer deux ou trois films de plus que l'original. Un multivers où s'opposent des forces différentes aux objectifs différents. "Riddick est l'une de ces forces" nous dit le réalisateur, "et il puisera dans des pouvoirs primaires qu'il ne se connaissait pas, évoluant vers quelque chose de plus puissant et de plus noir". Le cinéaste affirme avoir pitché au studio une franchise qui serait "la jumelle maléfique de Star Wars" et qui aborderait des thèmes tels que la corruption, la défiance et le chaos, s'éloignant du film d'horreur pour verser dans l'épopée sombre avec sa propre mythologie. Le metteur en scène évoque également Terminator, dans la manière où Cameron, conscient de l'attrait de son méchant, en fit son héros et l'opposa à des ennemis encore plus gigantesques. "Nous mettrons Riddick face à des adversaires terrifiants dans nos suites. Il lui faut de gros ennemis et nous en avons. Nous en avons des tonnes." annonce Twohy. Dark Fury est une exacte représentation de ce désir, s'éloignant de l'horreur pour s'orienter vers la science-fiction qui caractérise Les Chroniques de Riddick. Malheureusement, ce dernier ne fonctionnant pas au mieux au box-office, nous n'aurons peut-être pas la chance d'en voir plus. C'est pourquoi quiconque affectionnant l'anti-héros incarné par Vin Diesel devrait se satisfaire de ce spin-off ainsi que du jeu vidéo Escape from Butcher Bay, une "chronique de Riddick" située quant à elle avant les évènements de Pitch Black et relatant l'évasion du tueur.

par Robert Hospyan

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