High School Musical 1 & 2

High School Musical 1 & 2

Troy, star de l’équipe de basket de son lycée, se découvre des talents de chanteur lors d’un karaoké de nouvel an avec la belle Gabriella. Comment gérer cette nouvelle passion parallèlement à ses rêves d’athlète émérite?

THE START OF SOMETHING NEW

Janvier 2006, en pleine rentrée des classes après les fêtes de Noël, le public américain de moins de 17 ans s’entiche de deux nouveaux teenagers proprets et bien sous tous rapports, Troy Bolton et Gabriella Montez, a.k.a. Zac Efron et Vanessa Anne Hudgens. Disney vient de frapper un grand coup en diffusant en première partie de soirée son nouveau téléfilm, High School Musical. Phénomène de mode surfant sur les séries télé ado et le renouveau du genre musical, l’opération est un succès immédiat. La bande originale et le DVD qui suivra quelques mois plus tard s’arrachent comme des petits pains sur le territoire américain comme à l’étranger. Le téléfilm fait le bonheur des Disney Channel internationaux et rafle six nominations aux Emmy Awards - remportant ceux de "meilleur programme pour enfants" et "meilleures chorégraphies" – et quatre aux Teen Choice Awards qui couronnent le couple star. En avril 2007, alors qu’une suite est mise sur les rails, Disney Theatrical Productions annonce une adaptation scénique dont les tournées américaines et internationales sont prévues pour l’automne 2007, du jamais vu pour une production télévisuelle. Autre fait exceptionnel, High School Muisical 2, diffusé le 18 août dernier dans tous les foyers de l’Oncle Sam, a bénéficié d’une avant-première en grande pompe à Los Angeles, avec nuls autres que Mickey et Minnie en guest stars sur le tapis bleu.

STICK TO THE STATUS QUO

Les récompenses et autres marques d’attention qui entourent ce nouveau phénomène ne trompent pas, High School Musical est un pur produit Disney familial destiné au jeune public. Nos héros sont de gentils jeunes gens, beaux, bien habillés, studieux et bien élevés qui habitent dans de jolies maisons, vont dans un joli lycée. Ils sont super potes avec papa et maman qu’ils écoutent plutôt sagement, aident à ranger les courses et sont happy happy de se trouver un petit boulot d’été pour payer leurs études. De même, oubliez les séries télé et autres teen movies où le maître mot est sexe dès l’âge de 14 ans; ici à 17 ans et des poussières, on reste chaste, on se tient par le bout des doigts dans les couloirs du lycée quand personne ne regarde, et on attend la chaleur de l’été pour oser s’échanger des baisers. Le tout est bien évidemment régi par des scénarii simples, bateaux, dont les mono-intrigues se construisent autour d’une leçon de morale: ne pas étiqueter les gens, progresser et apprendre à se connaître soi-même au contact des autres. Tes amis et ta famille sont là pour toi, ne l’oublie pas. Bref, High School Musical c’est un univers pastel de Bisounours, dont la méchante de service, une wanna be Paris Hilton, ferait passer Gros Câlin pour un tortionnaire.

FUN IN THE SUN

Mais n’oublions pas le musical dans l’affaire puisqu’il s’agit bien là du principal intérêt de ces deux téléfilms. S'il n’y a rien de particulièrement original dans les mélodies pop acidulées utilisées et les chorégraphies qui les habillent, si les interprétations des acteurs laissent parfois à désirer, le travail de mise en scène derrière ces séquences mérite quant à lui d’être souligné. D’une part le réalisateur-chorégraphe Kenny Ortega applique à bon escient les techniques archétypales de la comédie musicale classique. On retrouve notamment le prétexte d’évènements musicaux comme l’organisation d’un show ou d’un karaoké, ou encore l’utilisation des rythmes de la vie courante (les rebonds de ballons de basket, une horloge qui égraine des secondes, les cliquetis d’ustensiles de cuisine) pour introduire certaines séquences. D’autre part il n’hésite pas à puiser dans tous les modes de représentation qui s’offrent à lui. Soli, pas de deux, petits groupes ou scènes chorales s’appropriant de grands espaces, il visite tout le prisme du genre. Si l’on peut rester perplexe devant l’aspect quelque peu culcul de l’entreprise, les deux High School Musical ont le mérite de remplir leur cahier des charges de A à Z sans jamais mentir sur la marchandise et se laissent regarder sans déplaisir au premier comme au dixième degré.

par Julie Anterrieu

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