Hairspray - la comedie musicale
Outsider à Baltimore, John Waters se fait désormais une belle place à Broadway. Hairspray, comédie musicale adaptée de son long-métrage du même nom, est un triomphe mérité depuis 2 ans et demi et a récolté son lot de jolis lauriers.
GOOD MORNING BALTIMORE
Au pays du musical, on pioche régulièrement dans les succès du box-office, quelques canons hollywoodiens qui passent ensuite à la moulinette chantée et dansée. Disney tout d’abord, avec Le Roi lion ou La Belle et la bête qui font les beaux jours de Broadway depuis quelques années. Mais également des produits du terroir frenchy, comme La Cage aux folles (certes, adaptée depuis sur le sol américain). Alors qu’Hollywood débauche également du côté des comédies musicales pour grossir sa production cinématographique (le multi oscarisé Chicago, ou bientôt The Producers qui mettra en scène Uma Thurman), Hairspray se voit ressuscité 15 ans après sa sortie en salles. Avec l’aide de John Waters en tant que consultant, la comédie musicale a été mise sur pied par le metteur en scène Jack O’Brien, le chorégraphe Jerry Mitchell (qui a travaillé sur Hedwig & the Angry Inch - le musical et le film, mais aussi, avec O’Brien, sur la version scénique du Full Monty, ou encore celle du Rocky Horror Picture Show), ainsi que le compositeur Marc Shaiman, auteur des chansons des longs-métrages South Park, le film ou Le Club des ex
I’VE GOT MY HAIRSPRAY AND RADIO, I’M READY TO GO
Au son de quelques tubes évidents (Good Morning Baltimore, I Can Hear the Bells, You Can’t Stop the Beat), Hairspray reprend l’histoire originale (une ado rêve de danser dans l’émission télé "The Corny Collins Show"), ses figures principales (comme sa chubby girl d’héroïne, ou sa maman virago, interprétée jadis par Divine, la muse trash de Waters, et ici incarnée par Bruce Vilanch, connu entre autres pour ses one man shows ou l’écriture des parties comiques des cérémonies les plus prestigieuses – Oscars, Tonys, Grammys, Emmys), ses thèmes (sixties pétaradantes, racisme et émancipation) et le ciment de tout cela: de gros coups de laque qui viennent cimenter les coiffures improbables, en accord total avec une remarquable direction artistique, kitsch, flamboyante et ingénieuse. Après un test à Seattle, Hairspray donne sa première officielle le 15 août 2002 à Broadway, au Neil Simon Theater. Depuis, le spectacle a été couronné par neuf Tonys (les récompenses théâtrales aux Etats-Unis), dont celui de la meilleure comédie musicale. Pour quelques heureux touristes new-yorkais, the place to be se situe à la 52e avenue, dans un bout de Baltimore aspergé de cadonett.
