Vengeance dans la peau (La)
The Bourne Ultimatum
États-Unis, 2007
De Paul Greengrass
Scénario : Tony Gilroy
Avec : Joan Allen, Matt Damon, Julia Stiles, David Strathairn
Durée : 1h56
Sortie : 12/09/2007
Toujours traqué par la CIA, Jason Bourne, en proie à ses démons, tente de comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là.
BOURNE TO BE ALIVE
Le revoilà l’espion amnésique qui a sauvé la peau de la carrière de Matt Damon et qui a envoyé Pierce Brosnan en retraite anticipée. Troisième mission pour Jason Bourne et retour de Paul Greengrass derrière la caméra après avoir survolté le second épisode. La franchise n’était pas née sous les meilleurs augures. La Mémoire dans la peau était resté dans les cartons du studio, ne parvenant pas à trouver un montage final satisfaisant, coincé dans l’angle du 11 Septembre – les Etats-Unis ne pouvant donc plus passer pour des méchants assassins. Pourtant le style de Doug Liman, l’approche sèche, austère, quasi européenne du personnage et de son univers trouvèrent un large public. Plus libres, plus engagées, les deux suites approfondirent la forme en adoptant la caméra virevoltante de Greengrass, son sens du découpage inné et une certaine facilité à mettre en scène des scènes d’action littéralement haletantes et époustouflantes. Et curieusement, la série ne s’essouffle pas avec La Vengeance dans la peau, bien au contraire. Elle s’enrichit encore en parvenant à garder sa forte identité. On reste en terrain balisé; Jason Bourne se bat toujours comme un dieu sobre, il fait inlassablement preuve d’une ingéniosité et d’une audace sans faille et les scènes de poursuite – à pied, en scooter ou en voiture – conservent leur rythme endiablé.
IDENTITE BAFOUEE
L’enrichissement passe d’abord par les personnages. Ceux qui sont déjà familiers voient leur implication dans l’affaire Bourne passer à un niveau supérieur alors que d’autres protagonistes entrent en scène. En premier lieu on notera l’arrivée de David Strathairn, agent séduisant, impitoyable, autoritaire, il prête son physique charmeur à un vieux routier du renseignement sans idéal autre que de servir son pays, peu importe comment. On verra aussi l’introduction brève mais efficace de Desh, un agent tunisien aussi performant et mortel que Bourne. Véritable film d’auteur et d’action, La Vengeance dans la peau ne cesse de surprendre par ses partis pris, audacieux, apparemment dictés par aucun autre diktat que de prendre le contre-pied de la violence glamour hollywoodienne. James Bond, auquel Bourne avait donné un sacré coup de vieux, ne s’était pas trompé dans Casino Royale en empruntant à son cousin américain une certaine façon de faire. Le troisième volet des Bourne montre que la partition a encore des ressources à revendre, portée par deux maestro, Paul Greengrass et Matt Damon. Deux forces de la nature, charismatiques dans leurs domaines respectifs, mais qui contribuent à faire de la trilogie Jason Bourne l'une des sagas hollywoodiennes les plus riches, engagées et originales jamais produites.