Un château en Italie

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Louise rencontre Nathan, ses rêves resurgissent. C'est aussi l'histoire de son frère malade et de leur mère, d'un destin: celui d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L'histoire d'une famille qui se désagrège, d'un monde qui se termine et d'un amour qui commence.

MÊME LES RICHES PLEURENT

Valeria Bruni-Tedeschi hésitante, balbutiante, à fleur de peau dans une chronique familiale bourgeoise: on croit avoir déjà vu Un château en Italie avant même de le voir. Disons-le tout de suite: ce n'est pas l'effet de surprise qui participe au succès du nouveau long métrage de la Franco-Italienne, mais Un château en Italie est probablement son meilleur film.

Louise est en vrac. Comme sa famille, fin de dynastie comptant les sous qui restent dans un vieux château qu'elle hésite à lâcher, rempli de peintures à vendre. Louise l'affirme, elle est "sans vie mais bien", pourtant le désordre règne partout. Ses relations familiales, amoureuses, n'ont rien de conventionnel. Lorsqu'elle prie, elle pense plutôt au train qu'elle doit prendre, pourtant lorsqu'elle s'aperge d'eau bénite, c'est jusqu'au fond de sa culotte. Un château en Italie fait le portrait humain de ces contradictions tragi-comiques, à la fois drôles (l'emploi de la propre mère de Bruni-Tedeschi, la divine et clownesque apparition de Marie Rivière) et pathétiques. Car derrière le rire, il y a un étouffement et un sentiment permanent de culpabilité; dans Un château en Italie on s'agite, on brasse du vent comme on cherche de l'air.

Un château... frôle parfois l'autocaricature. Si la réalisatrice, accompagnée par ses co-scénaristes Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy, font preuve d'un brillant sens du dialogue, ce talent flirte avec la pose lorsqu'on se demande en mariage par surprise, lorsqu'on annonce une grossesse à contretemps. Un peu artificiel, comme la millième utilisation de Louis Garrel en éternel lunaire évaporé. Mais malgré le regrettable manque d'ambition formelle, Un château en Italie, quelque part entre Tchekhov et la comédie italienne, émeut, fait rire, remue: le film est particulièrement vivant. Même s'il parle d'angoisses, de disparition d'un monde, et qu'on y regarde de beaux et grands arbres tomber.

par Nicolas Bardot

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