Stardust, le mystère de l’étoile

Stardust, le mystère de l’étoile
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Stardust, le mystère de l’étoile
Stardust
États-Unis, 2007
De Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn d'après le livre éponyme de Neil Gaiman
Avec : Charlie Cox, Claire Danes, Robert De Niro, Jason Flemyng, Michelle Pfeiffer, Mark Strong
Photo : Ben Davis
Musique : Ilan Eshkeri
Durée : 2h08
Sortie : 24/10/2007
Note FilmDeCulte : ****--

Il était une fois un petit village anglais niché au creux d'une vallée, il devait son nom inhabituel, Wall, au mur d'enceinte qui depuis des siècles dissuadait ses habitants de s'aventurer dans le royaume voisin, peuplé de lutins, sorcières, pirates volants et autres engeances malfaisantes. Un jour, un candide jeune homme, Tristan, qui convoitait la plus jolie fille de Wall, s'engagea à lui rapporter en gage de son amour une étoile tombée du ciel.

ONCE UPON A TIME…

Dans son premier long métrage en tant que réalisateur, Layer Cake, Matthew Vaughn revisitait le genre éculé du film de gangsters britannique en se permettant un certain recul sur le genre sans verser dans le second degré ou même la comédie à la Guy Ritchie (dont il était le producteur). Il n’est alors pas étonnant de le voir s’attaquer à une œuvre de Neil Gaiman pour son deuxième film. Avec Stardust, l’auteur portait un regard à la fois amusé mais sans manquer de respect sur le conte de fée, tradition anglo-saxonne éculée. L’ouvrage ne comportait pas une certaine notion de métafiction, contrairement à Princess Bride, mais apparaissait néanmoins comme quelque peu conscient de soi, tout en se permettant des moments on ne peut plus premier degré qui embrassent le genre et c'est justement ce petit point de vue décalé (un conte classique mais avec violence, sexe et crudité) qui faisait l’originalité du roman. Si l’adaptation perd un peu de son côté subversif - passage au cinéma par le biais d’un studio donc édulcoration oblige – l’esprit du roman reste intègre. Il faudra pour cela passer outre l’aspect parfois un peu fauché de l’entreprise. Autrefois, 65 millions de dollars de budget vous donnaient Jurassic Park, soit la pointe de la technologie numérique. Aujourd’hui, cela donne un blockbuster de seconde zone aux effets spéciaux approximatifs. Ajoutez à cela une photo parfois terne pour les scènes en extérieur et un manque de souffle par instants et il est clair que l’œuvre ne rivalise absolument jamais avec les blockbusters de fantasy récents.

…HAPPILY EVER AFTER.

Cela dit, Stardust ne cherche absolument jamais à rivaliser avec ces films-là non plus. Princess Bride n’est pas la référence principale pour rien, affichée par les créateurs au même titre que Midnight Run. Le premier présente le même cocktail de fantasy et d'humour, tandis que le second apporte l’intrigue de road movie et de quête commune à plusieurs protagonistes. Au scénario comme à la mise en scène, Vaughn semble plus à l'aise dans les scènes de comédie que pour le reste, même si l’on note quelques passages assez forts et, à ce titre, l'adaptation est parfaite. L'esprit du livre est à l’écran tout le long et ce que Vaughn et sa co-scénariste Jane Goldman ont ajouté enrichit considérablement l'intrigue (notamment l’extrapolation du séjour à bord du vaisseau du Capitaine Shakespeare). Le tandem Tristan/Yvaine (très bonne Claire Danes) fonctionne à merveille, les sept frères princes (avec la révélation Mark Strong) sont hilarants, et le Capitaine Shakespeare (magnifique De Niro en contre-emploi) aussi. Cette galerie de personnages rend le film d’autant plus attachant et celui-ci s’inscrit donc bien dans la lignée du précédent opus de Vaughn: un canevas fort classique avec quelques touches d’originalité, un certain recul vis à vis du genre, qui font le charme du film, même si Layer Cake paraît plus abouti. Avec plus de libertés (liberté de ton, liberté financière), Stardust aurait pu se hisser au-dessus de la masse. Il reste au demeurant une petite bulle d’air frais.

par Robert Hospyan

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