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Be Kind Rewind
États-Unis, 2008
De Michel Gondry
Scénario : Michel Gondry
Avec : Jack Black, Mos Def, Mia Farrow, Danny Glover
Photo : Ellen Kuras
Musique : Jean-Michel Bernard
Durée : 1h34
Sortie : 05/03/2008
L'ami de l'employé d'un vidéo-club efface involontairement les bandes magnétiques des films proposés. Afin de sauver le poste de son poste, il décide de refaire les films effacés.
FAITES DU CINEMA
Bricoleur de génie, cinéaste à l'imagination toujours aussi fertile, le réalisateur Michel Gondry a délibérément choisi les chemins de traverse à la route tracée vers le succès que lui promettait Hollywood. Après le succès inespéré d'Eternal Sunshine of the Spotless Mind, l'ancien batteur du groupe Oui-Oui aurait pu signer avec une major pour mettre en scène un blockbuster estival histoire de multiplier son cachet. Au lieu de la gloire et de l'argent facile, il a mis son nom au service d'un film très personnel La Science des rêves, d'un documentaire sur un gigantesque concert dans Harlem, Block Party et donc d'un hommage au septième art, l'hilarant et poétique Be Kind Rewind (la traduction française est horrible). Avec son dernier long métrage, l’auteur de Human Nature approfondit encore son envie d’un cinéma affranchi des frontières techniques. Héritier de Georges Méliès et de Jacques Tati, l’artiste versaillais privilégie l’artisanat à la grosse machinerie, les effets spéciaux faits maison aux CGI. Cela donne un film hybride, drôle et touchant à la fois, bercé d’une utopie généreuse et communautaire.
PETITS FILMS ENTRE AMIS
Le pitch en soi est déjà séduisant surtout dans les mains d’un duo immédiatement comique comme Mos Def et Jack Black. Sans surprise, les films « suédés » (de Suède donc plus cher…) figurent parmi les temps forts du film, d’un hilarant remake de SOS Fantômes à la copie presque plan par plan (ou presque) de Miss Daisy et son chauffeur. Mais ce qui pourrait n’être qu’une comédie fantaisiste, bascule avec le retour de Monsieur Fletcher (génial Danny Glover) dans un registre plus tendre et nostalgique jusqu’à une dernière demi-heure euphorisante qui a le don de faire croire à l’impossible. Véritable manifeste du plaisir de l’acte créatif, Be Kind Rewind est l’œuvre d’un faussaire génial et généreux, le rêve de cinéma d’un artiste de plus en plus accompli. Dire que l’on attend la suite de sa filmographie est un pléonasme.
