Self Control

Self Control
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Self Control
Anger Management
États-Unis, 2003
De Peter Segal
Avec : Jack Nicholson, Adam Sandler, Marisa Tomei, John Turturro
Durée : 1h41
Sortie : 04/06/2003
Note FilmDeCulte : *-----

Dave Buznik, jeune homme au naturel plutôt calme, est pris malgré lui au coeur d'une vive altercation dans un avion. Afin d'éviter la prison, il doit suivre une thérapie auprès du Dr Rydell.

LA HAINE

Tout au long de sa carrière, Adam Sandler s'est construit un personnage comique d'homme comme les autres dont la pureté de coeur ne le dispense pas de sombrer dans divers malheurs. Ici encore, et ce quel que soit le nom du réalisateur (en l'occurrence le tâcheron Peter Segal, responsable dernièrement de La Famille Foldingue), Sandler s'offre un rôle dans cette lignée, découlant d'une pure tradition de la comédie américaine où un souffre douleur encaisse invariablement tous les problèmes qui s'abattent sur lui. Le prétexte moderne dans Self Control est l'obsession urbaine pour la thérapie à tout va: ainsi, l'absurdité des situations de colère (à l'image de la crispante première scène dans les airs) répond à celle d'une thérapie rapidement tournée en ridicule par la profusion de personnages stéréotypés que l'on tente de faire passer pour archétypaux. On ne poussera malheureusement qu'un soupir blasé sur l'indigence du personnage d'énervé incarné par John Turturro, noyé durant le premier tiers de film, ou de la transparente petite amie éponge interprétée par Marisa Tomei, quand on ne rira pas jaune à la vision bas du plafond des homos de tous poils (pas de doute pour le scénariste: le gay doit au choix porter un top rose au-dessus du nombril ou tapiner en minijupe tandis que les lesbiennes sont avant tout des objets sexuels sensés se donner en spectacle au mâle public). Simples véhicules effacés pour promouvoir le duo de stars? Pourquoi pas.

Encore faudrait-il que les rires qu'il provoquent soient à la hauteur de leurs rugissements de l'affiche. A ce petit jeu, Sandler promène une fois de plus son inexpressivité chronique dans un rôle qui s'y prête relativement bien, sa demi médiocrité n'entâchant pas outre mesure le potentiel déjà bien entamé du film. Nicholson, pour sa part, arbore comme toujours un charisme naturel certain mais retombe trop souvent dans ses travers cabotins, abandonnés avec bonheur à l'occasion de son beau Monsieur Schmidt. Que reste t-il donc au menu? Une comédie sur rails, sans surprise, sans sel, sans rien. Quelques invités surprise (Woody Harrelson et Heather Graham) viennent fournir un peu de vie à l'entreprise, mais la portion demeure congrue. Le final lénifiant au possible n'arrange rien à l'affaire, tranformant le film en publicité pour Rudolph Giuliani et sa bonne ville de New-York, où les annonces pour s'engager dans l'armée apparaissent comme des edelweiss clignotant sur les montagnes urbaines. Sandler y réduit Capra à ses oripeaux les plus pauvres, séduisant peut être ses fans les plus acharnés mais décourageant les autres. Même pas de quoi être en colère.

par Nicolas Bardot

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