Robots

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Robots
États-Unis, 2005
De Carlos Saldanha, Chris Wedge
Scénario : Lowell Ganz, Babaloo Mandel, Jim McClain, Ron Mita
Avec : Halle Berry, Mel Brooks, Ewan McGregor, Robin Williams
Durée : 1h30
Sortie : 06/04/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Dans un monde peuplé de robots, un jeune inventeur idéaliste et gaffeur ne rêve que d’une chose: monter dans la grande ville et aider son prochain avec ses créations. Seulement, la ville abrite son lot de désillusions.

ROBOTS DE TOUS PAYS, UNISSEZ VOUS!

On se souvient sans peine de Chris Wedge, qui était parvenu, avec L’Age de glace, à dépasser la faiblesse du trait de ses animateurs par le biais d’une histoire et d’une mise en scène dynamiques pour aboutir à un film au succès mérité. Son second long métrage, Robots, était donc attendu au tournant, oeuvrant dans la catégorie supérieure du film d’animation en 3D, méta-genre en vogue ayant supplanté outre-Atlantique les traditionnels pinceaux disneyens. La première constatation est la bonne: la technique a fait un bond de géant. Robots apparaît enfin comme une œuvre au profil moins grossier, pour jouer à armes presque égales dans une cour dominée par Pixar le caïd. Ici, tant par le design que par les détails d’un monde particulièrement inventif, Chris Wedge gratifie le spectateur d’un bonbon visuel diablement supérieur. L’aspect graphique soigné s’inspire de nombreux éléments détournés, depuis les montres désossées pour la mécanique urbaine jusqu’aux jouets antiques d’un passé enfantin, en passant par les vieux moteurs de bateau, c’est tout un bestiaire de rouages qui vit sur pellicule. Aussitôt dépassé, le débat puéril de savoir lequel de Dreamworks, Pixar ou Chris Wedge sont les meilleurs, il convient d’admettre que les prétendants au trône du géant de San Francisco fournissent des armes convaincantes. D’une mise en scène soutenue et épaulée par un casting vocal de tout premier ordre, autant en VF qu’en VO -Vincent Cassel et Monica Bellucci pour l'une, Ewan McGregor, Halle Berry et Robin Williams pour l'autre-, il en ressort une œuvre achevée et brillante.

FONDATION

Cela étant, c’était compter sans un scénario constituant le maillon faible d’une chaîne pourtant solide. L’histoire -reprenant le thème rabâché d’un american dream où les plus humbles peuvent prospérer s’ils s’en donnent la peine- ne fait pas dans la dentelle. C’est ici où le gouffre avec Pixar se fait cruellement ressentir. Là où ces derniers soignent leur script jusqu’à la virgule, expurgeant la banalité au profit du merveilleux, les scénaristes de Robots se contentent malheureusement de la facilité et du convenu. Difficile de marquer ou de faire la différence lorsque l’intrigue se limite trop à une succession de scènes certes rythmées mais entrecoupées par des robots indubitablement anthropomorphes dissertant sur la puissance de la volonté. Bien qu’agrémenté de nombreuses et réjouissantes trouvailles autour de l’univers robotique -les toilettes signalées par des prises mâles et femelles-, le cliché de l’ensemble tire le film vers le bas. Ce serait toutefois faire la fine bouche que de ne pas vouloir entrer dans un monde pourtant très défini et habile, bourré de références que les plus grands apprécieront, tandis que les petits s’amuseront des pitreries de la galerie de personnages loufoques. Reste aussi plusieurs scènes haletantes, rehaussées par une mise en scène hardie, qui transforment le film en ride ébouriffant. Ce n’est alors qu’une fois passée la déception d’un scénario qui n’exploite pas à fond les possibilités ouvertes, que le spectateur appréciera la ballade dans un univers bariolé et fin. A situer quelque part entre un très moyen Shrek et les excellences des Indestructibles.

par Nicolas Plaire

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