Rent
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
États-Unis, 2005
De Chris Columbus
Scénario : Stephen Chbosky, Chris Columbus, Jonathan Larson
Avec : Rosario Dawson, Taye Diggs, Jesse L. Martin, Idina Menzel, Adam Pascal, Anthony Rapp
Photo : Stephen Goldblatt
Musique : Jonathan Larson
Durée : 2h15
Sortie : 12/04/2006
La vie de bohème d’une petite bande d’artistes de l’East Village dans le Manhattan des années 80. Entre sida, rébellion, amour, provocation, espoir, musique et passion.
525 000 MOMENTS SO DEAR
En 1996, Jonathan Larson créait l’événement sur Broadway avec son opéra rock librement adapté de La Bohème de Puccini: Rent. Présenté sur scène quelques jours après la mort de son auteur, l’œuvre qui parle des diverses interrogations des jeunes face à la vie touche le public et la profession. Il remporte immédiatement de nombreux prix dont le Pulitzer et trois Tony Awards. Dix ans plus tard, alors que Chris Columbus, aidé du chorégraphe Keith Young, le porte à l’écran, il fait toujours salle comble sur l’artère new-yorkaise, devenant le huitième show de l’histoire à avoir tenu aussi longtemps dans le Theater District. Mis en scène dès 1998 dans une dizaine de pays différents, le show remportera le même accueil à l’international. La recette d’un tel succès repose sur son livret ingénieux qui mêle art populaire et dilemmes propres à la génération 80: que faire de sa vie? Avec qui la passer? Une vie rendue plus urgente encore avec la précarité dans laquelle vivent les jeunes artistes et les ravages de la drogue et du sida en toile de fond. Mark, Roger, Mimi, Maureen, Joanne, Collins, Angel et Benny, des personnages authentiques, qui se battent, aiment, tombent, se relèvent, font face à de réelles questions de société, pour finir par délivrer un seul et même message, carpe diem.
IN DAYLIGTS, IN SUNSETS, IN MIDNIGHTS, IN CUPS OF COFFEE
Pour son adaptation, Chris Columbus a souhaité reprendre le casting original de la pièce, devenu une réelle famille avec le temps, avec cependant deux nouvelles recrues: Rosario Dawson (Mimi) et Tracie Thoms (Joanne), qui ont réussi à s’intégrer parfaitement à l’ensemble en place. Grâce au médium filmique, et aux prises de vues dans des décors naturels, simples et dépouillés, le réalisateur a pu donner à cette adaptation une tonalité plus crue et réaliste que celle du show. Pour coller à cette idée, il a ajouté des dialogues inspirés des chansons du livret qui n'ont pas été retenues. L'opéra se transforme ainsi en réelle comédie musicale jouant sur les transitions et l’alternance. Le résultat est saisissant d’intensité, et si le scénario penche parfois vers le mélo guimauve un peu longuet, il est constamment rattrapé par le jeu impeccable des interprètes, des chansons rock savoureuses et une mise en scène tirée au cordeau. Le tout se trouvant parfaitement résumé dans la scène d’introduction sur la chanson culte Seasons of Love qui annonce les problématiques et thématiques du film à venir, expose les sentiments des personnages, immobiles sur une scène nue, seulement éclairés de huit douches. Le message est clair, Rent ne cherche pas le spectaculaire ou la grandiloquence, attribut générique de la comédie musicale, simplement les sensations et les émotions qui habitent chaque spectateur.
