Red Eye / Sous haute pression
Red Eye
États-Unis, 2005
De Wes Craven
Scénario : Carl Ellsworth
Avec : Brian Cox, Jayma Mays, Rachel McAdams, Cillian Murphy, Brittany Oaks, Jack Scalia
Durée : 1h25
Sortie : 26/10/2005
Avant de prendre l’avion, Lisa Reisert fait la rencontre de Jackson Rippner, un charmant jeune homme qu’elle retrouve par hasard assis à côté d’elle durant le vol. Cependant, Jackson cache bien son jeu…
TROU D’AIR
Quatre ans ont passé depuis les événements du 11 septembre et il est amusant de voir que cette année sortent pas moins de deux thrillers sous forme de huis-clos à bord d’un avion. Avant Flightplan, avec Jodie Foster qui perd sa fille dans un appareil en plein vol, voici donc le Red Eye d’un Wes Craven que l’on n'attendait plus, surtout après l’inénarrable Cursed, sorti plus tôt cette année. Quittant le film d’horreur (mais pas pour faire La Musique du cœur cette fois-ci), Craven opte pour le petit film carré, tendu. Chaque année, on en voit un: Panic Room en 2002, Phone Game en 2003, Cellular en 2004. Seulement, Craven n’est pas un virtuose de la caméra tel que David Fincher et n’a pas un scénario en béton signé Larry Cohen. Cependant, le script du nouveau venu Carl Ellsworth assure le minimum dû. Exposition rapide, entrée en matière sans hésitation, déroulement sans fioritures, on assiste en moins d’une heure et demie au B.A.BA du thriller sec. Malheureusement, le metteur en scène n’apporte aucune valeur ajoutée. Il filme le tout avec sobriété et savoir-faire mais le film manque par moments de tension. La faute peut-être à un récit qui s’éparpille un peu (allers-retours incessants air-sol) et qui aurait gagné à jouer exclusivement sur le terrain du huis-clos en temps réel (trop peu de temps dans l’avion, plusieurs ellipses). On pense également au dernier acte qui s’égare dans le registre du slasher. Craven se répète. Heureusement, il a pour lui l’universelle peur de l’avion, doublée d’une peur devenue commune aux spectateurs (américains notamment) depuis le 11 septembre. Alors que Steven Spielberg et George Romero exploitent cette peur afin de mieux renvoyer à l’Amérique l’image de ses propres croque-mitaines, Craven se contente de faire du divertissement correctement ficelé. Au demeurant sympathique, Red Eye se révèle surtout ne pas être assez "sous haute pression".