La Proie

La Proie
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Proie (La)
France, 2010
De Eric Valette
Avec : Stéphane Debac, Albert Dupontel, Sergi Lopez, Caterina Murino, Natacha Régnier, Alice Taglioni
Durée : 1h42
Sortie : 13/04/2011
Note FilmDeCulte : *****-
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Un braqueur s’évade de prison pour traquer son ancien codétenu, un tueur en série qui a entrepris de lui coller ses crimes sur le dos. Une policière de la Brigade des Fugitifs se lance à la poursuite du braqueur, devenu bien malgré lui l’ennemi public numéro 1. Quand chacun des protagonistes aura été au bout de lui-même, qui sera le chasseur, et qui sera la proie ?

Eric Valette est un mec bien. On le savait depuis Maléfique et l’interview qu’il nous avait accordés, mais chaque nouveau film, qu’il soit réussi en France ou raté à l’étranger, est depuis venu le confirmer. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il évite soigneusement de prendre le spectateur pour un con, se concentre sur un premier degré absolu, sans la distance prétentieuse et ironique de ceux qui ne sont soi-disant pas dupes de ce qu’ils tournent, et surtout sans jamais tenter d’échapper au genre qu’il investit. Coup de bol, en plus d’être un mec bien, Eric Valette est aussi un grand cinéaste. Une affaire d’état, malgré ses petits défauts (le côté surexplicatif par exemple) l’avait confirmé via une tension permanente, une direction d’acteurs prodigieuse, une photographie impeccable. En abandonnant la complexité de son film précédent, en se concentrant sur les personnages et l’action dans laquelle ils évoluent, le jeune réalisateur livre tout simplement son meilleur film si ce n’est, attention formule ampoulée, « le meilleur film d’action français de ces dix dernières années ». Sur un canevas ultra classique (on pense notamment au Fugitif) et pas forcément dénué d'incohérences et de lourdeurs, Valette impose un rythme haletant, une course prenante qui ne laisse pas respirer un seul instant. Maitrisé au possible, très bien joué (moins par Stéphane Debac, pas forcément aidé par son personnage de tueur calculateur), tendu comme un string, La Proie accumule les scènes d’action prodigieuses (course à pieds sur le périph, chute du troisième étage, homérique baston dans une prison entre Dupontel et trois russes...), lisibles comme c’est pas permis, et ne tombe dans aucun des travers habituels d’un cinéma de genre français à l’agonie. Dommage que le scénario - qui s'élève sans mal au dessus de n'importe quel production Besson - contienne quelques conneries et un ou deux personnages pas forcément utiles, car en l’état on frôle le chef d’œuvre. Ce sera pour une prochaine fois, très probablement ; peu importe, La Proie est ce qui est arrivé de plus réjouissant en France depuis… Une affaire d’état.

par Anthony Sitruk

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