Pas si grave
France, 2003
De Bernard Rapp
Scénario : Bernard Rapp
Avec : Sami Bouajila, Romain Duris, Alexandro Jodorowsky, Jean-Michel Portal, Jean-François Stévenin, Leonor Varela
Durée : 1h35
Sortie : 05/03/2003
Trois frères sont envoyés en Espagne par leur père adoptif mourrant pour y retrouver une statue de la Vierge. Une fois sur place, ils découvriront d’autres trésors.
Cruelle déception que celle du dernier film de Bernard Rapp, qui nous avait pourtant régalés avec les excellents Tiré à part et Une Affaire de goût. Il est étonnant de le voir aujourd’hui s’essayer au ton décalé de L’Auberge espagnole (référence qui vient tout de suite à l’esprit – les jeunes, l’invitation au voyage, Duris, l’Espagne…), ton dans lequel Rapp n’est manifestement pas très à l’aise. Hésitant constamment entre la rigueur inéluctable de ses deux précédents métrages et les tentatives d’humour léger, le film manque finalement de finesse et d’homogénéité, se perdant régulièrement dans une intrigue tournant autour de cette fameuse statuette qui n’intéresse personne et encore moins le spectateur. On s’en doute rapidement, le propos se situerait plus dans une vague recherche du temps perdu, recherche vécue par procuration par le père ayant quitté l’Espagne cinquante ans plus tôt. De quête matérielle, l’intrigue tourne ainsi au voyage initiatique sur les traces de ses origines, thème plutôt banal et surligné en gras par quelques scènes par trop explicatives, notamment lors d’une fin qui tire en longueur. L’on aurait aimé un simple voyage, une sorte de road movie européen qui aboutirait à une recherche de soi-même, au lieu de cette histoire tournant sans cesse autour du vol de la statuette. Restent quelques excellents acteurs, Duris en tête, qui fait preuve d’une sensibilité à mille lieues des personnages de dégénérés qu’il a pu incarner au cours de sa courte carrière. En ce qui concerne le réalisateur, en qui l’on garde toujours beaucoup d’espoir, cet échec est finalement pour lui à l’image du titre. Pas si grave.