Parfum de la dame en noir (Le)

Parfum de la dame en noir (Le)
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Aussitôt mariés, Mathilde Stangerson et Robert Darzac partent séjourner au château d'Hercule. Mais Larsan n'a pas dit son dernier mot et continue de harceler le couple. Rouletabille et Sainclair s'invitent à leur tour au château pour tenter d'y voir plus clair.

LE BON BOUT DE LA RAISON

La fin de l'enquête jubilatoire du Mystère de la chambre jaune a laissé bien des questions en suspens. Rouletabille est-il bien le fils du magicien Larsan? Sainclair est-il moins innocent qu'il en a l'air? Mathilde Stangerson est-elle la fameuse dame en noir, dont le parfum hante le perspicace reporter? L'excellent Bruno Podalydès (Dieu seul me voit, Liberté-Oléron) avait, dès le premier coup de manivelle, envisagé l'adaptation du célèbre diptyque de Gaston Leroux. On retrouve donc avec plaisir les mêmes acteurs et personnages, aux côtés de quelques réjouissants nouveaux drilles, comme Zabou ou Vincent Elbaz dans des rôles très décalés. Pourtant, même si les bons mots et les situations cocasses fleurissent ça et là, le ton est résolument différent. L'intrigue policière fantaisiste du premier épisode cède la place à une importante dimension dramatique et psychologique.

OPIUM

Le Parfum de la dame en noir s'apparente plus à une étude de caractère qu'à un "whodunit", ce qui ne manquera pas de surprendre et peut-être de décevoir les amoureux de l'œuvre originale. En retrait à l'écran, beaucoup plus adulte et moins immédiatement sympathique, Rouletabille cherche davantage à connaître ses origines qu'à résoudre l'énigme qui lui est soumise. Très mélancolique, et ce dès le très réussi passage dans l'ancienne école du reporter, le film montre une étonnante gravité, la marque de fabrique d'un cinéaste qui contamine toujours ses comédies par un arrière-goût plus amer. Pour compenser cette étrange sensation et le mal-être palpable de son héros, Bruno Podalydès donne la part belle à Sainclair, joyeux trublion chargé d'apporter un peu de trivialité à une atmosphère étonnamment pesante et étouffante. Le rythme épouse ainsi le cadre méditerranéen et le récit lézarde longtemps entre scènes comiques et introspection, avant de s'accélérer dans une dernière demi-heure explicative pas toujours évidente à suivre. Moins réussi que Le Mystère de la chambre jaune, mais également plus profond, Le Parfum de la dame en noir est une fragrance envoûtante mais vénéneuse.

par Yannick Vély

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