L'Ordre et la morale

L'Ordre et la morale
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Ordre et la morale (L')
France, 2011
De Mathieu Kassovitz
Scénario : Pierre Geller, Benoît Jaubert
Avec : Mathieu Kassovitz, Iabe Lapacas, Daniel Martin, Philippe Torreton
Photo : Marc Koninckx
Musique : Klaus Badelt
Durée : 2h16
Sortie : 16/11/2011
Note FilmDeCulte : *****-
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Avril 1988. Île d’Ouvéa, Nouvelle-Calédonie. Un groupe d'indépendantistes Kanaks attaque la gendarmerie de Fayaoué, tue 4 gendarmes et en enlève 30 qu’ils vont retenir en otage dans une grotte isolée sur cette toute petite île. L'État français envoie l’Armée avec 300 hommes et un véritable arsenal de guerre pour rétablir l’ordre. Entre le premier et le second tour des élections présidentielles, opposant François Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac, le capitaine Philippe Legorjus du GIGN va passer dix jours à négocier avec les différents acteurs de ce drame, sans parvenir à éviter l’assaut final qui conduira à la mort de 19 Kanaks et de 2 militaires.

L’ASSAUT

Le meilleur film de Mathieu Kassovitz depuis La Haine. On n’en attendait pas moins pour ce projet qu’il traîne depuis plus de dix ans, mais le cinéaste nous avait habitués aux déceptions. Loin du balourd Babylon A.D., l’ex-petit génie de la mise en scène revient avec un sujet politique, polémique, qu’il traite avec un intelligent dosage de sobriété et de spectaculaire. Les morceaux de bravoure sont là : un flash-back en plan séquence mêlant le passé et le présent, un assaut dans la jungle interminable, tendu, la caméra serpentant entre les soldats… Mais c’est sur les scènes de négociations que Kassovitz en impose. Sûres d’elles, confiantes en leur durée, volontairement laborieuses, elles montrent la raison d’état broyant les bonnes volontés. L’académisme de la caméra-épaule pseudo-documentaire est évité. On est dans la lourdeur bureaucratique, le procédural. À quelques (vrais) militaires près, le film est bien joué, habité, incarné – Kassovitz prouve une fois encore qu’il est parmi nos meilleurs acteurs, même si l’uniforme du gendarme d’élite est un peu grand pour lui. Comme ses précédents opus, L’Ordre et la morale est parfois démonstratif, un peu pataud dans certains effets. Mais le film, populaire, ample, sérieux, réussit à convaincre à la fois par son ambition et sa modestie : Kassovitz tient enfin la promesse formulée il y a si longtemps déjà.

par Liam Engle

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