Oliver Twist

Oliver Twist
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Oliver Twist
États-Unis, 2004
De Roman Polanski
Scénario : Ronald Harwood
Avec : Lewis Chase, Barney Clark, Jamie Foreman, Edward Hardwicke, Ben Kingsley, Leanne Rowe
Durée : 2h05
Sortie : 19/10/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Orphelin, Oliver Twist fuit sa famille d'adoption pour rejoindre Londres. Il est recueilli par une bande de jeunes voleurs hébergés par le vieux Fagin.

TWIST AGAIN

L'œuvre de Charles Dickens, par sa puissance d'évocation et les thèmes universels qu'elle aborde, a toujours fasciné les cinéastes. Soucieux de mettre en scène un film délivrant un message positif pour ses enfants, Roman Polanski, après le triomphe international du Pianiste, s'est jeté à corps perdu dans une énième adaptation d'Oliver Twist, le roman le plus célèbre de l'écrivain anglais. A l'instar de son ami new-yorkais Martin Scorsese, le réalisateur polonais a toujours rêvé de renouer avec le cinéma de prestige de l'âge d'or hollywoodien, de s'affranchir de toute modernité imposée pour signer des fresques à la fois populaires et personnelles. En ce sens, Oliver Twist est une réussite. Roman Polanski parvient en effet à donner vie au Londres du 19e siècle. En puisant dans ses souvenirs d'enfant perdu de la Seconde Guerre mondiale, il confère au récit une très grande authenticité. Double fictionnel, Oliver Twist fait resurgir les mêmes traumatismes. Les séquences les plus émouvantes, l'enfant recueilli par une vieille fermière ou le travail à la chaîne, proviennent directement des zones sombres de sa mémoire. Comme dans ses films les plus réussis (Le Pianiste, Chinatown), le héros n'est qu'un jouet du destin et ne peut s'en libérer qu'au prix d'un sacrifice.

FINAL TWIST

Aussi personnelle soit-elle, cette nouvelle version d'Oliver Twist n'échappe pourtant pas aux écueils de la grande littérature filmée. Pour parvenir à condenser l'intrigue initiale en un peu plus de deux heures, Roman Polanski devait obligatoirement faire des choix et renoncer à quelques chapitres, au risque de choquer les lecteurs. Et ces choix n'ont pas été faits, ce qui donne à Oliver Twist une structure feuilletonesque peu satisfaisante. La belle relation qui lie Fagin à l'orphelin est ainsi escamotée au profit de personnages plus secondaires comme le cruel Bill Sykes et sa compagne. Ben Kingsley campe pourtant une créature fascinante, un homme capable de voler les enfants qu'il recueille mais aussi de leur témoigner un réel et sincère amour. On aurait aimé que Roman Polanski s'attarde davantage sur ce protecteur ambivalent. Malgré ce reproche, Oliver Twist reste un beau prototype de cinéma classique. Elégante et discrète, la mise en scène s'efface derrière les protagonistes et la magnifique reconstitution de l'Angleterre victorienne. Pour son premier rôle au cinéma, le jeune Barney Clarke est une belle révélation et il est difficile de résister à ses yeux humides et à sa voix fluette. Polanski a en partie réussi son pari. Son Oliver Twist donne envie de se replonger dans ses lectures d'antan.

par Yannick Vély

En savoir plus

Quelques liens :

Partenaires