Obscénité et vertu
Filth and Wisdom
États-Unis, 2008
De Madonna
Scénario : Dan Cadan, Madonna
Avec : Richard E. Grant, Eugene Hutz, Vicky McClure, Holly Weston
Photo : Tim Maurice-Jones
Musique : Gogol Bordello
Durée : 1h21
Sortie : 17/09/2008
AK, jeune ukrainien émigré, rêve d’être une star mais doit arrondir ses fins de mois en fouettant les fesses de messieurs en mal de sensations. Holly aspire à être danseuse de ballet : elle ne fait ses entrechats que dans des boîtes de strip-tease. Juliette se voue moralement à l’humanitaire, dommage qu’elle ne soit que pharmacienne et ne récupère que la monnaie de ses clients débonnaires. Mais par où faut-il en passer pour réaliser ses rêves ?
ELLE EST DURE, ELLE EST MOLLE
Et bien, on ne l’apprendra pas dans le film. Puisque celui-ci n’a absolument rien à dire ou même à laisser entendre, hormis des poncifs éculés comme des tatanes de concierge, du genre : tends bien l’autre joue, ton salut en dépend. C’est quand même miraculeux que la récompense soit à la hauteur du degré de pénibilité que l’homme doit endurer – car on s’en doute, ils arrivent à leur fin. Mais Madonna, même après ses allers-retour en jet pour récupérer un pauvre orphelin à l’autre bout du monde, a dû oublier que les problèmes de ses personnages ont autant d’intérêt qu’une quiche froide, même en maquillant les simili drames derrière un humour potache et bon enfant. Obscénité et vertu, malgré un titre fanfaron qui aurait pu être celui de l’un de ses albums dans les années 90, est d’une mièvrerie épouvantable, idéaliste, puéril, indigne du talent de la plus grande show business woman qui soit. Entre des acteurs fades et bons à baffer, une intrigue faussement légère (qui n’est juste pas composée, en gros) et une réalisation, hmm… honteuse ?, le film glougloute à ras du sol tel un petit tas ridicule, avouant de lui-même sa nature de caprice de star qui s’est crue douée comme réalisatrice et qui, surtout, avec le panache des faux humbles, murmurera en guise d’excuse : c’est l’expression de ma personnalité pour un monde meilleur. Et puisque le film n’explique pas son propre « comment », on ne demandera pas « pourquoi ». Juste tais-toi, et chante.