N’oublie jamais
The Notebook
États-Unis, 2004
De Nick Cassavetes
Scénario : Jeremy Leven
Avec : Joan Allen, James Garner, Ryan Gosling, James Marsden, Rachel McAdams, Gena Rowlands
Durée : 2h01
Sortie : 08/09/2004
Atteinte de la maladie d’Alzheimer, Allie voit peu à peu sa mémoire s’effacer. Dans sa maison de retraite, chaque jour, Duke vient lui raconter l’histoire de deux jeunes gens tombés amoureux dans les années quarante, alors que tout est fait pour les séparer.
LES LIENS DU SOUVENIR
L’histoire d’amour débute ironiquement par quelques crépuscules. L’esthétique de boîte à chocolats où les oiseaux volent bas et où le soleil couchant s’éteint dans le lac. Puis le regard d’une femme dont la mémoire s’est effacée, contrainte à observer des parfums amoureux, idéalisés, à travers une vitre. Spectatrice, puis auditrice d’une histoire que lui raconte Duke, celle d’une passion enfouie dans les années quarante mais dont l’éclat demeure intact. Comme une petite madeleine faisant renaître des sensations et des souvenirs dont on ne soupçonnait même plus l’existence. N’oublie jamais s’inscrit dans la veine classique des mélos à sentiments exacerbés, dont la naïveté fournit au film ses beaux habits de pureté et d’innocence. Quelques archétypes intemporels de décors (fête foraine ou ballade en barque) de caractères (héroïne de bonne famille, jeune garçon menuisier) et de circonstances (parents inflexibles et temps de guerre) jalonnent le chemin balisé du long métrage, mais dans ce carcan de classicisme, N’oublie jamais profite d’un scénario (signé Jeremy Leven) très efficace, aux personnages attachants.
LE JOURNAL
Interprétés par Rachel McAdams (prochainement à l’affiche de Lolita malgré moi) et Ryan Gosling (vu dans Calculs meurtriers), les deux héros profitent grandement du charme de leurs interprètes, bien entourés par une crème de comédiens (Gena Rowlands, Joan Allen, James Garner). Nick Cassavetes, pour sa part, livre une copie rassurante après le désastre John Q. L’illustration sert son script solide, hormis quelques maladresses du point de vue du montage (et des transitions passé / présent) ou des dernières scènes. Des gaucheries balayées par une vague d’émotions à l’ancienne dans un drame sentimental quelque peu désuet, offrant ses amoureux qui s’embrassent sous la pluie et défient la mort sur une grande roue ou allongés sur le bitume. N’oublie jamais, bien qu’assez calibré, tire beaucoup de sa sincérité et de son premier degré permanent, son goût non dissimulé pour le romanesque, où quelques pages (voire 365 lettres) parviennent à évoquer la force juvénile des sentiments, traversant les âges vers des lendemains plus amers, et adoucis par quelques souvenirs éparpillés.