Nos jours heureux

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Trois semaines en colo: entre petites histoires et gros soucis, la vie mouvementée du camp, de ses animateurs plus ou moins professionnels et des ados pas toujours évidents à gérer...

LES JOLIES COLONIES DE VACANCES

L'adage selon lequel "c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures confitures" est sérieusement remis en question par les comédies made in France de cette année. Après les cruelles déceptions que furent Les Bronzés 3 et La Doublure, nous attendions du sang neuf, un peu d'espoir. Et c'est avec un sourire non dissimulé que l'on a pu assister à l'éclosion ou la confirmation de vrais talents, comme Pierre-Francois Martin-Laval (Essaye-moi), Eric Lartigau (Un ticket pour l'espace) ou Michel Hazanavicius (OSS 117). Nos jours heureux, du duo Toledano et Nakache, s'inscrit dans ce renouveau et confirme tout le bien que l'on pouvait penser du duo après le très agréable Je préfère qu'on reste amis. Faisant preuve, une nouvelle fois, d'un talent inné pour obtenir des dialogues incroyablement bien sentis, Toledano et Nakache composent un joli petit film attachant et drôle. Car avec une maîtrise certaine, même si quelque peu stéréotypée, des caractères et des situations, leurs mots sonnent toujours juste dans la bouche de comédiens talentueux comme Jean-Paul Rouve, excellent en directeur de colonie n'arrivant plus à gérer son petit monde, ou Jean Benguigui en cuistot autant porté sur la cuisse de poulet que sur la cuisse de la patronne. Seule ombre au tableau, une mise en scène fonctionnelle qui, même sans erreur manifeste, ne brille pas vraiment par sa présence (était-ce une volonté d'effacer la forme pour ne pas écraser le fond?). Mais devant la qualité finale du produit, on pardonne sans aucun problème ce petit point défaillant, tant la base scénaristique garde toujours le dessus, avec une jolie galerie de personnages atypiques pour une comédie légèrement outrancière mais jamais caricaturale.

L'AGE DES POSSIBLES

Bien évidemment, si le film arrive à ce niveau de qualité, ce n'est pas non plus uniquement grâce à son humour. Car si le script était seulement une succession de gags, le rythme, primordial pour une comédie, se serait essoufflé avant d'arriver à son terme. En effet, si l'humour fonctionne tant, c'est aussi grâce au rendu des caractères qui composent ces personnages et cette histoire. L'enchaînement de situations parfois cocasses, parfois tendres, parfois les deux, provoque le réveil des états d'âme, l'afflux des émotions et complications de l'adulte en devenir qui sommeille en chacun. Toledano et Nakache captent avec talent ce fragile moment du basculement de l'enfance à l'adolescence. Évidemment, les enfants reflètent les sentiments adultes, les soucis en moins, et se révèlent comme les dénominateurs communs à tout un panel de circonstances castratrices qui s'enchaînent comme autant d'épreuves nécessaires face aux animateurs. Ces derniers, débordés de convictions bancales, ne demandent qu'à couper un cordon relationnel et affectif alors qu'ils inculquent ces mêmes valeurs à des mômes qui se retrouveront forcément dans des positions identiques plus tard. De ce fait, chacun compose et joue avec un éventail sans cesse croissant de troubles exacerbés. Après tout, Rouve, l'éternel désabusé, n'a-t-il pas besoin de couper le cordon avec un père trop présent, d'obtenir enfin cette liberté qu'il convoite tant et de faire le point sur ses fantasmes d'adulescent pour véritablement grandir et prétendre enfin devenir un directeur parfait et un homme responsable? Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Mais raconter le reste serait priver le spectateur du plaisir de la découverte d'un joli petit film sans prétention, juste et tendre.

par Christophe Chenallet

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