Next
États-Unis, 2006
De Lee Tamahori
Scénario : Paul Bernbaum, Gary Goldman, Jonathan Hensleigh d'après d'après l'oeuvre de Philip K. Dick
Avec : Jessica Biel, Nicolas Cage, Peter Falk, Tory Kittles, Thomas Kretschmann, Julianne Moore
Photo : David Tattersall
Musique : Mark Isham
Durée : 1h36
Sortie : 25/04/2007
Cris Johnson est le seul homme sur terre capable de visualiser deux minutes de son futur et de changer le cours des évènements. Il n'hésite pas à utiliser son pouvoir extrasensoriel en se faisant passer pour magicien ou médium dans un hôtel minable de Las Vegas pour arrondir ses fins de mois. Alors que la sécurité des hôtels commence à soupçonner ses méthodes, l'agent du FBI Callie Ferris sait qu'il représente son unique chance d'empêcher une attaque terroriste imminente. Très vite, Cris se retrouve devant un choix cornélien: sauver celle qu'il aime ou le reste du monde. Sa réponse est quelque part... dans le futur proche.
DEJA VU
Adapter Philip K. Dick n’est jamais une mince affaire. Si certains s’en sont sortis avec de très beaux lauriers (Total Recall, 1990, Minority Report, 2002, Blade Runner, 1982), d’autres s’y sont carrément cassé les dents (Paycheck, 2003, A Scanner Darkly, 2006). Et force est de constater que cette adaptation de la nouvelle L’Homme doré vient plutôt grossir le rang des échecs. Car l’univers du génial écrivain visionnaire et paranoïaque nécessite plus une recherche approfondie avec introspection, mise en abyme et auto-analyse (ce qui est le cas des films de Scott, Verhoeven et Spielberg) qu’une vulgaire transposition sans âme, remplie d’action et d’effets spéciaux, et juste agrémentée de quelques interrogations se croyant intelligentes et avant-gardistes. Malheureusement pour nous, Next joue plus dans la seconde catégorie, à l’instar du film de John Woo, et peine carrément à puiser la substantifique moelle de son auteur, préférant se concentrer sur certaines séquences bruyantes et censément époustouflantes (les SFX ne semblent pas être le fort de Tamahori, comme en témoignait déjà le navrant xXx 2). Exit donc les réflexions et autres idées d’anticipation de l’auteur au profit d’élucubrations peu fines et de twists déraisonnables et trop faciles. Enfin, ce que l’on nous vend comme une course contre la montre n’est en fait qu’un artifice de fond, une sorte de pétard mouillé scénaristique, l’histoire préférant se tourner principalement vers la relation Cage/Biel qui, là non plus, ne paraît jamais crédible. Alors même s'il reste quelques idées pas désagréables à sauver comme les fameuses scènes de visions, il est sûrement préférable de passer son chemin, le film n’ayant rien de nouveau à nous apporter.