La Mule

La Mule
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Mule (La)
États-Unis, 2019
De Clint Eastwood
Avec : Bradley Cooper, Clint Eastwood, Clint Eastwood
Durée : 1h56
Sortie : 23/01/2019
Note FilmDeCulte : ***---
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À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.

Cela parle de la mort, non ?

Les grands réalisateurs, à l'orée de leur mort, jouissent d'une unanimité suspecte, comme si toutes les fines plumes de la presse redoutaient de planter un clou dans le cercueil du maître. C'est le cas aujourd'hui de Clint Eastwood dont La Mule, sans être un mauvais film, est encensé au-delà de la raison critique. Clint Eastwood, Dieu merci, a mis en scène de bien meilleurs films que ce road-movie répétitif qui exploite mollement son surprenant postulant de départ inspiré d'une édifiante histoire vraie. La petite musique - trois notes de guitare ou de piano - de papy Clint - fonctionne toujours quand il est à l'écran. Son côté Old School assumé lui permet de composer un personnage de vieux Gringo un peu raciste sur les bords - les Mexicains du film sont soit ses employés, soit des narcotrafiquants - mais évidemment avec le coeur sur la main - embarrassante séquence où il offre des sandwiches au porc, les meilleurs de la région.

La morale est aussi répétée toutes les dix minutes comme si le spectateur était équipée d'un sonotone - il faut mieux s'occuper de sa famille que de rechercher les honneurs dans son travail, nous dit Clint droit dans les yeux, alors que sa fille elle-même tient le rôle de l'aînée délaissée le jour de son mariage. Bref, on est bien loin d'Impitoyable ou de Chasseur blanc, coeur noir, pour évoquer de vrais chefs d'oeuvre du réalisateur. Bien sûr, Clint Eastwood a toujours pour lui une maîtrise parfaite du crescendo émotionnel. Il parvient à nous faire aimer ses personnages sur le fil et à nous faire oublier, le temps d'une déchirante déclaration pré-mortem, tous les défauts de La Mule. Mais osons le blasphème : le même scénario écrit et mis en scène par un autre que lui aurait été immédiatement voué aux gémonies par les mêmes qui acclament aujourd'hui "un road-movie crépusculaire".

par Yannick Vély

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