Mon idole

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Mon idole
, 2002
De Guillaume Canet
Scénario : Guillaume Canet, Philippe Lefebvre
Avec : François Berléand, Guillaume Canet, Clotilde Courau, Diane Kruger, Philippe Lefebvre
Durée : 1h50
Sortie : 18/12/2002
Note FilmDeCulte : *****-

Chauffeur de salle pour une émission télévisée à succès, Bastien est le souffre-douleur de Philippe Metzger, un animateur vedette arrogant. Cette situation lui permet tout de même d'approcher son idole, un producteur cynique et revenu de tout, Jean-Louis Broustal. Ce dernier lui propose de passer un week-end à la campagne dans sa somptueuse villa, afin de travailler sur un nouveau concept d'émission que Bastien a imaginé.

CINEMA REALITY

Aprés Sophie Marceau, Vincent Perez et en début d'année Zabou Breitman, un acteur passe à nouveau pour la première fois derrière la caméra. Guillaume Canet a réalisé une comédie noire et décalée sur les rapports de manipulation, à mi-chemin entre les frères Coen et certains films français, comme Une étrange affaire et Que les gros salaires lèvent le doigt. Ce n'est pas un film sur l'univers de la télé, qui n'est que le cadre du début de l'intrigue. Si François Berléand est producteur pour l'audiovisuel, c'est que dans ce monde-là, on accède à un haut niveau de responsabilité tellement rapidement que les repères et les valeurs disparaissent. Ainsi, ce producteur déjanté et blasé invite le jeune stagiaire dans sa villa pour éprouver à nouveau des sensations et des émotions.

Le film se concentre dans le second acte sur le trio François Berléand-Guillaume Canet-Diane Kruger et leurs rapports tumultueux et ambigus. Malgré une gravité dans les thèmes, le film est avant tout une fantaisie hilarante et grincante, et le réalisateur utilise plusieurs facettes de la comédie comme le comique de situation, le burlesque, et, dans la dernière partie, un humour trash proche d'Albert Dupontel. Les dialogues font mouche, les situations sonnent juste, le scénario est parfait jusqu'à vingt minutes de la fin, après quoi Canet tombe un peu dans l'excès. Cependant, il arrive à s'en sortir par une pirouette poétique et cartoonesque.

Les acteurs sont excellents, mention spéciale pour François Berléand, qui trouve enfin un rôle à sa démesure. De plus, il joue simplement des situations délirantes, ce qui ne l'empêche pas de rendre attachant son personnage. Guillaume Canet joue sobrement le candide, mais c'est derrière la caméra qu'il se distingue, par sa mise en scène maîtrisée, malgré quelques péchés de jeunesse. Canet abuse parfois des ralentis, et certaines scènes sont filmées à la paluche (caméra numérique ultra légère), ce qui n'apporte rien au propos. Ce qui est étonnant pour un premier film d'acteur, c'est le soin apporté aux décors, aux costumes, à la photo, aux effets spéciaux et à la musique (confiée à Sinclair).

En bonus, un générique en dessin animé délirant réalisé par la société Sparx, déjà auteur de ceux de Crying Freeman et La Vérité si je mens 2, parodiant James Bond. En résumé, un trés bon film original, osé et actuel (bientôt culte?), qui va au bout de ses intentions, ce qui est rare dans le cinéma français. Guillaume Canet, un acteur et un réalisateur à suivre.

par Yannick Vély

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