Minuit à Paris

Minuit à Paris
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Minuit à Paris
Midnight in Paris
États-Unis, 2010
De Woody Allen
Scénario : Allen Adler
Avec : Kathy Bates, Marion Cotillard, Rachel McAdams, Michael Sheen, Owen Wilson
Photo : Darius Khondji
Sortie : 11/05/2011
Note FilmDeCulte : ***---
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Un jeune couple d’américains dont le mariage est prévu à l’automne se rend pour quelques jours à Paris. La magie de la capitale ne tarde pas à opérer, tout particulièrement sur le jeune homme amoureux de la Ville-lumière et qui aspire à une autre vie que la sienne.

PARIS SECRET

Il y a quinze ans, Woody Allen faisait de la capitale française la case finale et enchantée d’un grand jeu de l’oie musical dans Tout le monde dit I love you. Sa vision décalée d’un Paris fantasmé collait alors complètement avec le premier degré indispensable à la réussite d’un conte de fée où personne ne semblait travailler, s’ennuyer ou même avoir besoin d’argent. Le décor est ici le même, d’emblée immortalisé par un catalogue inaugural d’images d’Epinal amoureuses qui rappellent à la fois Manhattan et Drôle de frimousse. Le problème n’est donc pas l’imposture de la carte postale, mais plutôt que tous les personnages du film en aient l’épaisseur. C’était déjà le point faible de Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu : difficile pour des acteurs, aussi bons soient-ils, de faire exister des personnages aussi superficiellement écrits. Et difficile pour les nombreux seconds rôles du film d’exister en faisant autre chose que de la caricature ou du surjeu.

Pour émouvoir, le merveilleux ne peut fonctionner que dans le premier degré le plus pur. Or les pérégrinations citadines d’Owen Wilson et compagnie se retrouvent dès le début enrobées d’une couche plus ou moins épaisse d’ironie distanciée. Cette distance fait plus ou moins partie du pacte implicite que passe le spectateur en allant voir Minuit à Paris et son casting all-star, où l’on sait qu’on finit plus par regarder les acteurs que les personnages (le scénario et la direction d’acteurs ne vont d’ailleurs jamais contre cette tendance). A ce titre, le film remplit d’ailleurs parfaitement sa fonction à la fois glamour et auteur d’ouverture du Festival de Cannes. Mais cette ironie est nettement plus encombrante quand on est soudain censée l’oublier pour s’émouvoir de cette hésitation sentimentale. Rarement fantômes et réminiscences du passé n’auront été aussi peu émouvantes, comme le prouve un finale furtif rappelant un peu trop Les Visiteurs 2. Mais cette petite superficialité générale reste inoffensive, gentiment divertissante, et cela fait aussi sans doute partie du pacte. Quant à Carla Bruni ? Eh bien elle n’est pas du tout aussi catastrophique que la rumeur l’annonçait. D’ailleurs elle n’a même pas de baguette de pain.

par Gregory Coutaut

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