Festival de Gérardmer: La Malédiction Winchester
Winchester
Australie, 2018
De Michael Spierig, Peter Spierig
Avec : Helen Mirren
Sarah Winchester hérite de la fortune de sa famille faite sur la vente des armes Winchester. Lorsque son mari et son fils meurent soudainement, Sarah en vient à penser qu'elle a été maudite par l'héritage mortel des "armes qui ont gagné l'Ouest". Elle décide alors de construire un vaste manoir pour y accueillir de nombreux fantômes.
DANS LA MAISON VIDE
Il y a derrière ce Winchester une histoire en or: celle de Sarah Winchester qui a passé des années à construire une maison absurde, labyrinthe aux couloirs sans issues qu'elle pense envahi de fantômes. Winchester, incarnée par Helen Mirren, pourrait être un personnage d'un grand romanesque, mais le film fait évidemment le choix d'ajouter un personnage masculin sans intérêt (joué par Jason Clarke, pas le plus magnétique des acteurs) qui relègue l'héroïne au second plan. Winchester, dès sa première apparition sous un voile, est elle-même filmée comme un fantôme. Le décor superbe pourrait servir d'écrin à un film de maison hantée rêvé, mais les frères Spierig font preuve de très peu d'inventivité formelle et se reposent quasi-exclusivement sur des jump scares paresseux. Les fétichistes de maison hantée n'arriveront peut-être pas à totalement s'ennuyer devant ce décorum et cette histoire extravagante, mais le long métrage manque de nerf et ressemble trop à ces films d'horreur industriels qui, malgré leur qualité de comfort food, manquent d'esprit pour marquer.