La Maison au bout de la rue

La Maison au bout de la rue
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Maison au bout de la rue (La)
House at the End of the Street
États-Unis, 2012
De Mark Tonderai
Avec : Jennifer Lawrence, Elisabeth Shue
Durée : 1h41
Note FilmDeCulte : ***---
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Elissa et sa mère s'installent dans une nouvelle ville et apprennent rapidement que la maison voisine a été le théâtre d'un massacre. C’est là en effet qu’une jeune fille a assassiné ses parents. Quand Elissa devient amie avec le fils qui a survécu au drame, elle comprend que l'histoire est loin d'être terminée.

LA FÊTE DES VOISINS

Il aura fallu peu de temps au deuxième film du britannique Mark Tonderai (après Hush) pour hériter d’une réputation désastreuse. Il faut dire que si le film est bien sorti en salles en 2012, il a en fait été tourné en 2010 et doit sa distribution au cinéma (et bientôt en DVD et Blu-Ray) à la seule présence dans son casting de Jennifer Lawrence, et de l’explosion de popularité de cette dernière suite à X-Men : le commencement et surtout à Hunger Games. Et effectivement, inutile de le cacher : le film n’est pas brillant, en particulier dans son scénario. On est quasiment devant un patchwork de tout un tas de petits bouts de films d’horreur et de thrillers, piochés par-ci par-là : un titre sous forme de gros coup de coude à Wes Craven (La dernière maison sur la gauche), une cellule familiale qui rappelle par exemple Panic Room – la mère et sa fille ado qui viennent d’emménager dans une nouvelle maison en espérant "aller mieux" –, et des personnages principaux qui vont au lycée, tombent amoureux de la mauvaise personne, comme dans… des milliers de films d’horreur les plus communs, en passant par des emprunts thématiques ou formels à Psychose ou au Silence des agneaux, que les spectateurs les plus bienveillants considéreront comme de sympathiques clins d’œil. Si la mise en place des personnages et des enjeux se fait posément et avec un certain charme, la suite s’emmêle les pinceaux dans un engrenage très (trop) huilé, clairement davantage du côté thriller que du côté horreur, et teintée d’une morale finale qu’il ne vaut mieux pas questionner trop profondément.

Mais la réalisation est carrée et efficace, et si le style ou le talent n’y transparaissent guère, il faut quand même reconnaître que les 110 minutes passent sans ennui. Les références sont digérées et recrachées dans une esthétique contemporaine sans génie, mais qui accroche. On retrouve en seconds rôles deux charmants habitants du pays des has-been, Elizabeth Shue et Gil Bellows, tentant tant bien que mal – et sans forcément vraiment réussir –, à donner un peu d’épaisseur à leurs personnages ; quant au jeune Max Thieriot, il offre une interprétation un peu falote du jeune Ryan Jacobson, qui de toute façon déjà sur le papier est assez bancal. L’intérêt principal du film ? Le seul intérêt, pour ne pas mentir ? Eh bien oui, c’est bien celui qu’on nous vend, celui qui a justifié de sortir le produit de l’obscurité, et celui que l’on nous met en avant ces derniers mois : Jennifer Lawrence. Pourtant elle non plus n’écope pas d’un personnage bien passionnant ni bien élaboré : girl next door idéale de l’imaginaire collectif américain – blonde, cool, mensurations généreuses mais taille fine, joue de la guitare, chante, ne cède pas aux charmes du mâle alpha, résiste un peu à sa mère tout en étant aussi un peu copine avec elle –, les mésaventures qui lui tombent dessus sont, on l’a vu, tout ce qu’il y a de plus basique. Et malgré tout, on est avec elle du début à la fin, tellement elle parvient à se rendre attachante ; on pourrait citer cent autres actrices de sa génération qui, dans le même rôle, pourraient s’avérer exaspérantes en quelques minutes. Pas elle. Son visage est à la fois ouvert (à la caméra, à ses partenaires) et fermé (au voyeurisme, et aux minauderies) ; c’est cet atout formidable qui fait que son sex-appeal – indéniable, surtout ici où on la place plus ou moins habilement en débardeur dans les scènes-clés – n’est jamais transformé en vulgarité. Malgré son jeune âge, malgré sa plastique et ses faux airs de poupée écervelée, Jennifer Lawrence semble garder le contrôle, et arrive à ne pas être utilisée tout à fait comme une énième actrice sexy. Le style, le talent, c’est elle et elle seule qui les a ici.

par Anne Mourand-Sarrazin

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