Lux Aeterna

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Lux aeterna
France, 2020
De Gaspar Noé
Scénario : Gaspar Noé
Avec : Béatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg
Photo : Benoît Debie
Durée : 51m
Sortie : 23/09/2020
Note FilmDeCulte : ****--
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Charlotte Gainsbourg accepte de jouer une sorcière jetée au bûcher dans le premier film réalisé par Beatrice Dalle. Or l’organisation anarchique, les problèmes techniques et les dérapages psychotiques plongent peu à peu le tournage dans un chaos de pure lumière.

APOCALYPSE DANS LE PLATEAU ROUGE

Qui dit Gaspar Noé dit expérience. Ça fait 20 ans que le bonhomme nous abreuve d’images et qu’à chaque fois, on ressort de ses séances avec une espèce d’étourdissement, avec quelque chose qui nous a fait vibrer, vaciller, vomir aussi parfois, nous a subjugué, nous a secoué, etc. C’est un fait, quand on va voir un Gaspar Noé c’est pour vivre quelque chose et non pour nous laisser bercer par un produit de consommation courante. Et sans surprise, le successeur de Climax joue son rôle comme il se doit. Entre essai libre et fiction totale, cette commande de la maison St Laurent nous embarque pour 51 minutes de pure hypnose, 51 minutes d’épreuve sensorielle, de spectacle son et lumière comme seul Noé sait en composer, 51 minutes de trip ou l’on promène, erre et déambule au sein d’un labyrinthe de plateaux, parmi les différentes équipes, parmi les différents egos. Avec sa maitrise totale de l’improvisation rendu encore plus folle par l’utilisation d’un split-screen comme ne l’aurait jamais imaginé un De Palma au meilleur de sa forme, Lux Aeterna brille autant par son authenticité que par sa facticité, le réalisateur d’Enter the void s’offrant un inclassable cocktail explosif et méta (en gros, un véritable anti Nuit américaine) où il permet au spectateur de comprendre le rôle d’un réalisateur coincé entre artiste et dictateur, ce dernier devant obligatoirement répondre à un cahier des charges, à une organisation sans cesse mise à mal, tout en laissant exprimer sa volonté d’images, son désir de créativité. Ambiance. Pas étonnant alors que tout ce petit monde gravite autour du thème des sorcières, Noé jetant au bûcher tout un pan du cinéma dit « classique », lui l’électron libre qui privilégie la liberté et la créativité coûte que coûte. En tout cas une nouvelle fois l’ami Gaspar nous embarque dans une expérience unique, aussi captivante que comique (parce que oui on arrive à s’amuser de la folie qui règne sur ce tournage factice) et nous envoie dans la gueule une nouvelle manière de voir et d’appréhender le medium. Bref du Noé dans toute sa splendeur…

par Christophe Chenallet

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