#JeSuisLà
France, 2020
De Eric Lartigau
Scénario : Thomas Bidegain, Eric Lartigau
Avec : Doona Bae, Ilian Bergala, Alain Chabat, Blanche Gardin, Jules Sagot
Photo : Laurent Tanguy
Musique : Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Durée : 1h38
Sortie : 05/02/2020
Stéphane mène une vie paisible au Pays Basque entre ses deux fils, aujourd’hui adultes, son ex-femme et son métier de chef cuisinier. Le petit frisson dont chacun rêve, il le trouve sur les réseaux sociaux où il échange au quotidien avec Soo, une jeune sud-coréenne. Sur un coup de tête, il décide de s’envoler pour la Corée dans l’espoir de la rencontrer. Dès son arrivée à l’aéroport de Séoul, un nouveau monde s’ouvre à lui…
LOST IN TRANSLATION
C’est marrant (ou en tout cas intéressant) de voir comment la filmographie d’Eric Lartigau ressemble à l’évolution “classique“ d’un homme et de son parcours. Parce que si on peut clairement affilier ses Qui a tué Pamela Rose et Un ticket pour l’espace à une période d’enfance/adolescence, Prête-moi ta main correspond bien à une certaine période de la vie d’un jeune adulte, tandis que L’Homme qui voulait vivre sa vie collerait plutôt avec une certaine crise de la trentaine alors que La Famille Belier s’adapterait parfaitement à une époque pantouflarde de la quarantaine. Logique donc que ce #JeSuisLà s’en vienne répondre à certaines questions propres à la cinquantaine. Fausse comédie romantique et vrai film mélancolique au ton doux-amer sur le temps qui passe et la superficialité du monde virtuel qui nous entoure, le nouveau film d’Eric Lartigau se rêverait fable des temps modernes avec ce qu’il faut de scènes enchanteresses et de moments de réflexions, d’instants d’introspections. Malheureusement, si le film offre un superbe écrin à un Alain Chabat, il n’arrive pourtant jamais vraiment à embarquer son audience aux côtés de l’errance de son personnage, la faute à un script singulier qui avance (un peu) dans sa première partie pour finalement stagner (et parfois s’égarer) sans jamais ensuite réussir à trouver la direction de l’envolée. Alors certes, c’est une force du film que de ne pas savoir à l’avance vers quoi il nous guide et de ne pas pouvoir vraiment réussir à anticiper sa conclusion. Mais c’est aussi là que #JeSuisLà se disperse sans arriver à attraper un vrai fil conducteur qui nous offrirais toute l’empathie nécessaire pour suivre les pérégrinations de son protagoniste principal. Dommage. Mais on le redit, si le film peine à être totalement convaincant, en tout cas sur sa longueur, on peut quand même compter sur l’incroyable sympathie dégagé par un Chabat toujours juste, toujours touchant, toujours aussi délicat et à la sympathie toujours communicative.