Jacky au royaume des filles

Jacky au royaume des filles
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Jacky au royaume des filles
France, 2013
De Riad Sattouf
Scénario : Riad Sattouf
Avec : Charlotte Gainsbourg, Vincent Lacoste
Photo : Josée Deshaies
Durée : 1h30
Sortie : 29/01/2014
Note FilmDeCulte : **----
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En république démocratique et populaire de Bubunne, les femmes ont le pouvoir, commandent et font la guerre, et les hommes portent le voile et s’occupent de leur foyer. Parmi eux, Jacky, un garçon de vingt ans, a le même fantasme inaccessible que tous les célibataires de son pays : épouser la Colonelle, fille de la dictatrice, et avoir plein de petites filles avec elle. Mais quand la Générale décide enfin d’organiser un grand bal pour trouver un mari à sa fille, les choses empirent pour Jacky : maltraité par sa belle-famille, il voit son rêve peu à peu lui échapper...

LE PARADIS DES MAUVAIS GARÇONS

César du premier film, sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, un million de spectateurs (ou presque): les débuts au cinéma de l'auteur et dessinateur de bandes dessinées Riad Sattouf ont été plutôt roses avec Les Beaux gosses. On ne peut pas reprocher à Sattouf, avec son second long métrage Jacky au royaume des filles, de se reposer sur ses lauriers. Jacky est un craquage dans lequel on reconnait certes l'auteur des Beaux gosses mais celui-ci ne s'impose guère de limites, quitte parfois à flirter avec le nanar. Ce qui pourrait être excitant (liberté totale de ton, propos iconoclaste, volonté d'ignorer les frontières du bon goût) est beaucoup plus décevant à l'écran.

Jacky au royaume des filles est une transposition toute personnelle de Cendrillon où les rôles féminins ingrats sont cette fois tenus par des hommes, dans la dictature d'un pays imaginaire où les hommes portent le voile et où l'on vénère le Dieu poney. Las, l'aspect corrosif de Jacky vire rapidement à la potacherie, l'inversion des sexes et les questionnements de genre tournent en rond au bout de quelques scènes et l'échec saute vite aux yeux: Jacky au royaume des filles est un sketch de Groland de 2 minutes mais étiré sur 1h30. Soit un film rapidement pénible, répétitif, étouffant, où une bonne partie des rires vient d'un défilé de contre-emplois dont on a encore une fois vite fait le tour (Valérie Bonneton en tortionnaire, Noémie Lvovsky en tyran familial terrorisant sa bonniche de Didier Bourdon, etc) même s'il y a de vraies belles idées de casting (Anémone en double impayable de Kim Jong-Il). Le film a les yeux plus gros que le ventre, à l’image d’une sous-intrigue à travestissement crypto-homo justifiée avec une relative maladresse. Et on a sans cesse le sentiment que cette histoire-là, assez platement réalisée, serait probablement plus efficace dans des cases de BD.

par Nicolas Bardot

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