Jacket (The)
États-Unis, 2005
De John Maybury
Scénario : Tom Bleecker, Marc Rocco, Massy Tadjedin
Avec : Adrien Brody, Daniel Craig, Jennifer Jason Leigh, Keira Knightley, Kris Kristofferson
Durée : 1h43
Sortie : 24/08/2005
Lors de la première Guerre du Golfe, un soldat américain est blessé à la tête et est renvoyé en Amérique. De retour au pays, il est interné pour meurtre, mais son traitement lui permet de voir son futur.
VOL AU-DESSUS D’UN NID DE KEIRA
Cruelle déception que ce Jacket - en référence à la camisole de force - dont les bonnes promesses du script sont malheureusement vite évacuées par un développement en creux, oscillant entre le sérieux de Vol au-dessus d’un nid de coucous et l’entertainment pur. On oublie vite le glauque substrat d’une Amérique qui peine à traiter ses marginaux quand restent à la surface des dizaines de bonnes idées probablement séduisantes sur le papier. D’un mélange de genres malheureux en imagerie proche de l’expérimental - la faute en revenant au réalisateur, peu habitué aux poncifs hollywoodiens - l’histoire avance cahin-caha vers un dénouement qui achève irrémédiablement les ambitions louables du métrage. The Jacket se rêve alors comme un film d’auteur étrange et décalé, sans parvenir à créer le trouble ou la confusion requis par les nombreuses pistes du scénario et son univers. Chaque élément paraît sous-traité, amené comme une anecdote - en témoigne le rôle de la trop rare Jennifer Jason Leigh et de son jeune protégé atteint d’une maladie étrange - et évacué avec une désinvolture déplacée. Et si Adrien Brody compose comme il peut un personnage crédible à partir de faits inintéressants - les circonstances du meurtre auquel il est lié n’apportent rien à l’histoire et à son ambiance -, la jeune Keira Knightley, malgré sa beauté, échoue dans son portrait de jeune Américaine paumée à la vie gâchée. Reste que The Jacket n’a rien de désagréable. Il propose juste une histoire insignifiante enveloppée dans un papier certes joli, mais dont l’arrière-goût laisse une saveur insipide en bouche. On attendra patiemment les autres films plus prometteurs de ses deux interprètes principaux, King Kong et Domino. Totalement banal.