It’s All About Love

It’s All About Love
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It’s All About Love
États-Unis, 2003
De Thomas Vinterberg
Scénario : Mogens Rukov, Thomas Vinterberg
Avec : Alun Armstrong, Claire Danes, Douglas Henshall, Margo Martindale, Sean Penn
Durée : 1h44
Sortie : 02/07/2003
Note FilmDeCulte : *-----

New York 2021. Alors que la terre entière subit les conséquences d'une glaciation inattendue, John rejoint Elena dans un grand hôtel pour régler les dernières formalités de leur divorce. Invité au gala de sa future ex-femme, star mondiale du patinage artistique, il découvre un envers du décor peu reluisant.

NEW YORK, NEW YORK

Festen avait propulsé Thomas Vinterberg dans la cour des grands lors du Festival de Cannes 1999. Ce grand jeu de massacre familial estampillé Dogme avait alors séduit le jury présidé par Martin Scorsese et conquis la critique internationale. Au sein de la troupe des joyeux lurons danois, une graine de cinéaste star germait dans l'ombre du gourou Lars Von Trier. Les Héros, son premier film distribué un an plus tard, confirmait à posteriori le talent évident du jeune homme. Son nouveau projet It's All About Love est vite devenu l'objet de tous les fantasmes. S'affranchissant des règles dogmatiques, Thomas Vinterberg ambitionnait de signer un grand film bigger than life avec un couple d'acteurs hollywoodiens (Joaquin Phoenix et Claire Danes), une thématique intrigante - que reste-t-il de l'amour en 2021? - et des moyens financiers adéquats pour une love story entre rêve et réalité. Le tournage achevé en 2001, le film devint vite une arlésienne annoncée dans tous les grands festivals, mais jamais présentée. Les nuages ont commencé à s’amonceler sur le long métrage et d'alarmantes rumeurs ont évoqué des séquences entièrement refaites après un premier montage désastreux. Pour une fois, les Cassandre avaient vu juste: It's All About Love est un film tristement raté.

DE LA NEIGE EN ETE

La première demi-heure installe pourtant une atmosphère séduisante avec cette société post-moderne dans laquelle les cardiaques gisent sur le trottoir et sont enjambés par des passants indifférents. Bien sûr, le trait est grossier, le propos naïf et évident mais Thomas Vinterberg parvient à créer un monde onirique de conte de fée qui autorise toutes les fantaisies. Ce postulat intéressant ne masque qu'un temps le vide abyssal du récit. Dès la première rencontre entre John et Elena, les scènes hystériques et mystérieuses se succèdent, sans renseigner davantage sur les motivations de chacun. Réminiscence de complot familial à la Festen, tentative de thriller angoissant à la David Lynch, philosophie façon Jusqu'au bout du monde de Wim Wenders: le cinéaste martèle ses sources d'inspirations, embrasse de nombreux thèmes mais n'approfondit rien. Il devait être question d'amour: c'est justement ce qui fait le plus cruellement défaut. De la passion, des sentiments exacerbés, de la chair, de la vie. Mêmes les étreintes charnelles entre les deux amoureux sont désincarnées, froides, mécaniques. Et ce n'est pas les aphorismes sur l'état du monde d'un Sean Penn à la dérive qui éviteront au long métrage de sombrer dans le navrant. Rien ne nous sera épargné et surtout pas un dernier plan lourd de sens. Boursouflé jusqu'à l'overdose, It's All About Love donnerait presque la nausée.

par Yannick Vély

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