Infiltrés (Les)

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Infiltrés (Les)
The Departed
États-Unis, 2006
De Martin Scorsese
Scénario : Felix Chong, William Monahan
Avec : Anthony Anderson, Alec Baldwin, Matt Damon, Leonardo DiCaprio, Vera Farmiga, Jack Nicholson, Martin Sheen, Mark Wahlberg, Ray Winstone
Photo : Michael Ballhaus
Musique : Howard Shore
Durée : 2h32
Sortie : 29/11/2006
Note FilmDeCulte : *****-
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Billy est une jeune recrue de la police d’état de Boston qui est chargé d’infiltrer le gang du parrain Frank Costello. Au même moment, Costello envoie Colin, l'un de ses hommes, faire la taupe au sein du commissariat…

BA - LES INFILTRES (VOST)envoyé par cinelogs

TOUJOURS VIVANT

Il avait connu des hauts et des bas, des éclats de grandeur et des passages à vide. Depuis son dernier film à être unanimement salué, Casino, il y a onze ans, Martin Scorsese a beaucoup tâtonné, s’est un peu auto-parodié et a frôlé deux Oscars. C’est en revenant à ses premières amours, le polar urbain, que le réalisateur des Affranchis pourrait bien décrocher la statuette. Ces Infiltrés, sur le papier, tranchent avec ses deux opus précédents, les parfois baroques, parfois boursouflés Gangs of New York et The Aviator. En s’attaquant à un remake du film hong-kongais Infernal Affairs, Scorsese fend l’armure prestigieuse de ses deux derniers films, préférant revenir aux bases du genre. Et la bonne nouvelle est de constater que sa mise en scène paraît plus vive et plus acérée qu’on ne l’a vue depuis longtemps. Les Infiltrés respecte un style scorsesien certes déjà vu (il commence sur Gimme Shelter), mais il ne repose pas sur ses lauriers et semble constamment sur le fil, prêt à surprendre, avec une énergie qui semble vouée à transcender les modestes origines du film. Le pré-générique, absolument mémorable, lance Les Infiltrés avec un dynamisme qui parcourra les 2h30 de métrage et nous captive suffisamment longtemps pour que le magicien Scorsese puisse nous faire avaler son synopsis purement conceptuel.

LES ENFANTS PERDUS

En rajoutant près de quarante-cinq minutes par rapport à l’original, le scénariste William Monahan, qui a travaillé en se basant uniquement sur le script d’Infernal Affairs et non sur le film, apporte au pitch vaguement alambiqué une épaisseur qui faisait parfois défaut au film hong-kongais. L’auteur du sous-estimé Kingdom of Heaven a déjà l’intelligence d’éviter d’en faire trop dans les situations de quiproquos qui se doivent d’arriver dans tout film d’imposture. Le jeu du chat et de la souris auquel on s’attend est bien là, traité d’ailleurs avec une véritable efficacité, mais plutôt que la traque et la peur d’être démasqué, Les Infiltrés se concentre davantage sur les relations au sein des deux groupes. D’un côté, le fébrile Billy Costigan (Leonardo DiCaprio), que Frank Costello (Jack Nicholson) va prendre sous son aile. De l’autre, son quasi-frère adoptif, l’autre fils de la figure paternelle Costello, Colin Sullivan (Matt Damon), qui se glisse efficacement au sein du commissariat. Les deux acteurs jouent admirablement de leurs images respectives, le gentil rebelle pour DiCaprio (qui contient admirablement son jeu), le gendre idéal pour Damon, le tout pour brouiller les pistes. Le scénario évite également la trop grande facilité d’une métaphore évidente sur les deux revers de la médaille, la loi et le crime, préférant brosser une galerie de portraits humains et étoffés, au delà d’un symbolisme trop confortable. La sous-intrigue autour du personnage de Vera Farmiga, qui joue une psy qui noue une relation avec les deux hommes, si elle n’est pas entièrement aboutie et paraît par moment un peu fabriquée, offre malgré tout non seulement de beaux moments de jeu, mais aussi une fenêtre dans l’intimité des deux taupes.

BOSTON, IL Y A QUELQUES ANNEES

L’univers que décrit le film est pour beaucoup dans sa réussite. Le bostonien Monahan transplante l’action hong-kongaise dans sa ville natale, riche d’un lourd passé irlandais, et amène Scorsese le new-yorkais à explorer ce nouvel univers. A ce titre, Mark Wahlberg, originaire de la région, s’impose sans peine dans le rôle d’un inspecteur tête à claque à l’accent à couper au couteau. Lui et les autres acteurs sont bien servis par l’extrême qualité des dialogues que Monahan leur donne à dire et qui sont pour beaucoup dans la texture du film et son énergie viscérale. Toute l’ambiance du commissariat ou des repaires de Costello sont rendus vivants par l’éclat des interprètes que Scorsese a réunis. Le toujours rassurant Martin Sheen en commissaire, le truculent Alec Baldwin, au sommet de sa deuxième carrière; et en face, pour sa première collaboration avec le réalisateur de Taxi Driver, Jack Nicholson, majestueux, quelque peu exagéré par instants, mais toujours aussi charismatique en figure centrale distribuant les aphorismes et autour duquel gravitent les autres protagonistes. Extrêmement violent par moments, Les Infiltrés recèle également une certaine légèreté, incarnée par Nicholson justement, et qui agit comme un contrepoint face à une mort omniprésente, qui frappe brutalement, mais qui est clairement acceptée comme l'une des règles du jeu. Le titre original du film, The Departed, signifie "les défunts". La série B se retrouve infusée alors d’une mélancolie qui parcourt tout le film et lui confère une paisible gravité. A un personnage qui lui annonce que sa mère, malade, est sur le chemin de la sortie, Costello répond: "Comme tout le monde. Agis en conséquence".

par Liam Engle

En savoir plus

Porté par de très bonnes critiques, Les Infiltrés s’est petit à petit transformé en un beau succès au box-office américain. A ce jour, il a engrangé 117M$, en faisant le film le plus lucratif de Martin Scorsese. La future campagne pour les Oscars devrait lui assurer un avenir encore plus radieux.

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