In Her Shoes

In Her Shoes
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In Her Shoes
États-Unis, 2005
De Curtis Hanson
Scénario : Susannah Grant
Avec : Toni Collette, Cameron Diaz, Mark Feuerstein, Shirley MacLaine
Durée : 2h10
Sortie : 16/11/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Maggie et Rose sont deux sœurs qui s’adorent comme elles se détestent. La première est persuadée que son seul atout est sa capacité à se servir du sexe pour obtenir ce qu’elle veut. La seconde est complexée par son poids, et se concentre sur son métier d’avocate. Un terrible clash se prépare entre les deux jeunes femmes.

YOU STUPID GIRL, ALL YOU HAD YOU WASTED

Au son d’une Shirley Manson exhalant sa "Stupid Girl" de circonstance, le générique de In Her Shoes télescope caractères classieux et flashes soudains, d’une jeune femme à une autre. Ce que l’on sait d’elles d’un simple regard: Rose, sœur cerveau, est avocate, porte des culottes en coton, prend des photos de ses amants endormis, et a renvoyé scandale et passion dans son placard à chaussures. Maggie, sœur dévoyée, porte quelques fringues cheap qui tiennent dans son sac poubelle de valise, croque les hommes comme des berlingots, confond Todd, Tad et Ted, et emprunte lesdites mules de Rose, quitte à en briser les hauts et chics talons. Derrière l’évidence un peu ronflante des antagonismes comiques se cache pourtant autre chose, une justesse qui, un peu comme dans 8 Mile, fait que le film déjà vu maintes fois (l’ascension pleine d’embûches d’une star du micro, les "je t’aime moi non plus" de deux sœurs que tout éloigne pour mieux rapprocher) mérite malgré tout le coup d’œil. Car l’ouvrage, s’il reste classique, est joliment exécuté.

LES SOEURS FACHEES

Il manque peut-être quelques plis à ce récit, une mèche un peu décoiffée. Mais Curtis Hanson n’a jamais réellement été un excentrique, plutôt un cinéaste qui mise sur sa sincérité, sa foi en une histoire, des personnages et des acteurs. Sa mise en scène d’abord nerveuse, caméra à l’épaule braquée sur une relation électrique, laisse place peu à peu à un cadre tiré à quatre épingles, focalisé sur les blessures engourdies dans les nébuleuses cachotteries de famille. Où les comédiennes sont mises en valeur, d’une Cameron Diaz conquérante, en idiote pas si ravissante, complexée par son inculture jusqu’à en oublier de savoir lire, à Toni Collette et son mal-être congénital caché derrière un peu d’embonpoint. Miel et suie, Sonny et Cher (même séparés), les deux sœurs, autour d’un épisode de Sex and the City (celui où l’on baise façon Charlotte – c’est-à-dire poliment) ou un vieux mélo avec Joan Crawford, sont en quête d’apprentissage - les poèmes d’Elizabeth Bishop pour l’une, la confiance pour l’autre - et s’apprivoisent à distance, dans l’ombre du modèle de la fille parfaite qu’elles ne seront jamais. Et si la dinde est parfois trop juteuse (insupportable musique de Mark Isham, quelques facilités scénaristiques), elle a aussi un cœur gros comme ça.

par Nicolas Bardot

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