The Immigrant

The Immigrant
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Immigrant (The)
États-Unis, 2012
De James Gray
Scénario : James Gray
Avec : Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Jeremy Renner
Photo : Darius Khondji
Durée : 2h00
Sortie : 27/11/2013
Note FilmDeCulte : ***---
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1920, Ewa Cybulski et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda est atteinte de tuberculose et est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules et avide de réussite. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, la mort dans l'âme, à la prostitution. L'arrivée d'Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance, mais la jalousie de Bruno va les précipiter dans la folie meurtrière.

LE ROBOT VENU D'AILLEURS

James Gray explique s'être en partie inspiré pour son nouveau film des mélos féminins des années 30 et 40, citant notamment Bette Davis et Greta Garbo. Les mélos féminins de ces dernières, auxquelles on peut ajouter ceux de Joan Crawford, étaient portés par leur charisme et leur aura, avec des stars interprétant des personnages féminins forts. Tout le contraire de l'héroïne de The Immigrant, qui passe deux heures à ne pas prendre une seule décision, à être manipulée par les hommes et qui finit même par leur dire pardon. Peu importe qu'on soit loin des anciens modèles classiques, le principal problème étant que le personnage principal de The Immigrant est pauvre, limité et peu excitant. Le cinéma de James Gray est un splendide cinéma de mec, qu'il s'agisse de ses hommes de polar ou l'amoureux tragique de son avant-dernier film. The Immigrant reste un film de mec: en une scène ou deux, le personnage interprété par Joaquin Phoenix est plus poignant que celui joué par Marion Cotillard en un film entier. Le deuxième problème de The Immigrant est qu'il n'est pas seulement handicapé par son écriture, mais par son actrice.

Si Marion Cotillard a pu cumuler avec succès une belle liste de grands réalisateurs anglo-saxons depuis son triomphe aux Oscars, ses performances ont souvent été inégales, parfois bonnes, parfois très mécaniques. La barrière de la langue est double dans The Immigrant: texte en anglais avec accent polonais. Quand on regarde Cotillard jouer dans le dernier Gray, on voit d'abord quelqu'un qui articule. Pas vraiment quelqu'un qui incarne. Sa prestation glacée, inexpressive, robotique, prive son personnage de toute spontanéité. Une héroïne de mélo doit renverser. Son Ewa est scolaire, ne délivre aucune émotion, on se prend parfois à imaginer R2D2 à sa place sans que le résultat ne paraisse réellement différent. Et un mélodrame qui n'émeut pas, c'est un péché capital.

Il y a pourtant, pour citer un autre film en compétition à Cannes 2013, une grande beauté dans le film de James Gray. Une histoire passionnante de survie mise en scène comme une succession de tableaux, jusqu'à un magnifique dernier plan. Mais on se souvient de Two Lovers, de l'émotion qui jaillit dès la première image, et cet Immigrant paraît bien fade en comparaison. Cannes n'a pas toujours été généreux avec Gray, ses films en compétition ont parfois même été sifflés (la confiture, les cochons). Lors de sa présentation, The Immigrant a cette fois été applaudi. Dommage, il s'agit de son œuvre la plus faible.

par Nicolas Bardot

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Sources images: Libération via The Playlist

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