L'Homme qui voulait vivre sa vie
France, 2010
De Eric Lartigau
Scénario : Eric Lartigau, Laurent de Bartillat d'après d'après l'oeuvre de Douglas Kennedy
Avec : Niels Arestrup, Esteban Carjaval Alegria, Catherine Deneuve, Romain Duris, Marina Foïs
Photo : Laurent Dailland
Musique : Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Durée : 1h55
Sortie : 03/11/2010
Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n'est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l'amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie.
Première, si l’on exclut le méconnu Welcome to Woop Woop adapté de Cul de sac, d’une série d’adaptations des œuvres de Douglas Kennedy (on sait que La Femme du 5ème et La Poursuite du bonheur sont en préparation, Olivier Assayas ayant été attaché au second), L’Homme qui voulait vivre sa vie est avant tout le véhicule idéal pour un Romain Duris encore auréolé d’un triomphal Arnacoeur. Avec Eric Lartigau à la mise en scène, faiseur capable mais limité, bon directeur d’acteurs au demeurant, il ne pouvait en être autrement. Le réalisateur a toutefois la bonne idée de s’attaquer à l’un des livres les plus accessibles de Kennedy, laissant ses plus grandes œuvres à d’autres. L’homme qui voulait vivre sa vie est ainsi le livre qui se rapproche le plus d’un roman policier, intrigue et suspense à l’appui. Pas de portrait de l’Amérique conservatrice, pas de regard incisif sur le monde de la publicité (Les Désarrois de Ned Allen) ou celui du cinéma (Rien ne va plus), juste l’histoire d’un homme qui voit dans un drame une chance à saisir. Œuvre simple dans le pitch mais relativement dense humainement, le roman passe le cap du grand écran avec difficulté tant le réalisateur s’appuie sur ses acteurs (tous excellents d’ailleurs) sans réellement dégager ce qui fait la force et la richesse de l’auteur. Difficile en effet d’adapter au cinéma cette extrême fluidité qui fait l’originalité de Douglas Kennedy, cette maîtrise du rythme qui prend toute sa consistance dans sa durée. On pourra saluer l’essai, certes, mais le résultat impose surtout un peu plus Romain Duris comme l’un des tout meilleurs acteurs français de ces dernières années.