Homme de sa vie (L')

Homme de sa vie (L')
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Homme de sa vie (L')
France, 2006
De Zabou Breitman
Scénario : Zabou Breitman, Agnès de Sacy
Avec : Charles Berling, Bernard Campan, Léa Drucker
Durée : 1h54
Sortie : 11/10/2006
Note FilmDeCulte : **----

Comme chaque été, Frédéric et son épouse passent leurs vacances en famille dans leur grande maison perdue au cœur de la Drôme. Frédéric rencontre Hugo, le voisin, pour qui il voue une fascination de plus en plus troublante.

QUI TROP EMBRASSE

Quatre ans après Se souvenir des belles choses, Zabou Breitman joue la carte du sensuel et du sensitif avec L’Homme de sa vie, caressant la peau de ses comédiens comme elle capte la lumière des tournesols. Premier problème, à chercher à tout prix l’absolue légèreté, quitte à la forcer à coups de bélier, le film ne récolte que lourdeur, au fil de symboles mécaniquement répétés. Se souvenir des belles choses était d’une totale fadeur formelle, celui-ci pêche par excès inverse. Les idées s’entassent sans jamais être canalisées, pour aboutir à une boursouflure visuelle noyée dans les chichis. Second souci, le personnage de Berling, archétype-stéréotype du gay baiseur désinvolte qui cueille en boîte et ne croit pas en l'amour (tout ceci en forfait avec option j'ai du goût pour la déco), dont la caractérisation est longtemps limitée à sa sexualité, comme si l’homo était un personnage, et dont l’opposition avec le rôle tenu par Campan, soit le gentil innocent blessé contre la machine sexuelle agressive, donne un duo binaire, sans nuance ni subtilité. Enfin la structure générale a ses faiblesses, entre sous-intrigues inutiles (le viol présumé, l’agonie du père), réminiscences incessantes et envahissantes de la première discussion nocturne, avant une fin qui n’en finit pas, comme un couple de timides qui n’oseraient pas s’embrasser et minauderaient pour meubler (le film reste d’ailleurs assez pisse-froid à ce sujet). Restent néanmoins quelques encourageantes qualités, comme le goût de Breitman pour les "grands" sentiments plus que les bons, son envie formelle même maladroite, ainsi que le jeu de Campan et Drucker.

par Nicolas Bardot

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