Hidalgo
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États-Unis, 2004
De Joe Johnston
Scénario : John Fusco
Avec : Silas Carson, Louise Lombard, Viggo Mortensen, Zuleikha Robinson, Omar Sharif, Saïd Taghmaoui
Durée : 2h16
Sortie : 24/03/2004
Spécialiste des courses d'endurance à cheval, le cow-boy Frank Hopkins accepte la proposition du riche cheik d'Arabie. Avec son célèbre mustang Hidalgo, il défie les purs-sangs dans une longue traversée du désert.
LE RETOUR DU ROI
On attendait avec un certaine impatience le retour sur nos écrans de Viggo Mortensen, Aragorn pour les intimes, afin de mesurer la nouvelle envergure de cet artiste complet, photographe et peintre avant d'être comédien, plus intéressé par la vie politique que par les derniers résultats du box-office. Avant la trilogie du Seigneur des Anneaux, sa carrière avait alterné films d'auteurs exigeants (The Indian Runner de Sean Penn, Psycho de Gus Van Sant) et nanars de luxe (Extrême Limite, A armes égales), histoire de payer ses impôts. Pour amorcer une destinée à la Harrison Ford, quasi inconnu du casting de la Guerre des étoiles devenu la superstar des années 80, il devait choisir méticuleusement le projet post-Aragorn, celui qui lui permettrait d'acquérir une crédibilité en tant qu'unique tête d'affiche, afin de démontrer aux yeux des studios qu'il était bankable. C'est mal connaître l'homme originaire du Danemark qui se soucie fort peu de son business. Bien sûr, il tient le premier rôle de Hidalgo, mais comme le suggère le titre (il s’agit du nom du cheval), il ne l'a pas choisi pour des raisons purement mercantiles.
C’ETAIT UN PETIT CHEVAL BLANC
Le discours écologique du script, la vision pacifiste et humaniste qu'il partage avec Frank Hopkins, personnage historique, ont été plus importants que le cachet. Proche d'un Bronco Billy de Clint Eastwood, le héros cherche sa place dans un nouveau monde où les rapports humains sont détériorés par le pouvoir de l'argent. On n'est guère surpris de retrouver Joe Johnston (Jumanji, Jurassic Park 3) derrière la caméra. Honnête artisan, il a toujours revendiqué son amour pour le cinéma d'aventure et les vieux récits mythologiques d'antan. Sans entrer dans une surenchère d'effets spéciaux, Hidalgo a le charme suranné des serials, tout en évitant soigneusement certaines images d'Epinal. Le film prend ainsi position sur des sujets assez inhabituels pour ce type de production familiale, sur la place de la femme arabe ou le massacre des Indiens notamment. Magnifiquement photographié, ce long métrage manque juste un peu d'ampleur pour rivaliser avec la saga des Indiana Jones. Viggo Mortensen incarne à la perfection le cow-boy nostalgique au grand cœur qui fait plus confiance aux chevaux qu'aux hommes. Hors du monde et hors du temps, comme l'est son interprète à Hollywood.
