Harry Potter et les reliques de la mort - Partie 2

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Dans la 2e Partie de cet épisode final, le combat entre les puissances du bien et du mal de l’univers des sorciers se transforme en guerre sans merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort.

FINITE INCANTATEM

Entamée en 2001, avec un nombre de films convenu d'avance et un rythme d'adaptation à la régularité bienvenue, la saga Harry Potter faisait presque partie du décor. Huit films en dix ans, soit presque un film chaque été ou chaque hiver, de quoi défaire cette franchise cinématographique de sa particularité, à oublier de compter le Harry Potter annuel parmi les blockbusters à venir. La faute à ce systématisme et à cette longévité mais également, sans doute, au niveau qualitatif de la licence qui n'a jamais tutoyé les sommets atteints par son illustre aîné, dont l'incursion sur grand écran se fit la même année à un mois près, à savoir, Le Seigneur des Anneaux. A posteriori, on pourra dire que la franchise a démarré mollement avant d'exceller trop tôt. Avec l'arrivée d'un jeune auteur à la barre, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban a imposé un standard que les successeurs d'Alfonso Cuaron ont tenté, tant bien que mal, de maintenir. Tirant les leçons de cet épisode, Mike Newell et David Yates ont appris à s'émanciper dans la transposition, au grand dam des puristes attardés, faisant fi d'éléments finalement dispensables comme le Quidditch, la Coupe des Maisons, la S.A.L.E. et autres fioritures d'un univers qui n'en demeure pas moins riche. Ainsi, avec le temps et les films, la vision des deux épisodes réalisés par Chris Columbus se faisait parfois un peu pénible mais les suivants, malgré une évolution qualitative en dents de scie, sont loin de démériter. Aujourd'hui, la série touche à sa fin et il va sans dire que l'appréciation de l'ultime volet des aventures du sorcier se fait forcément dans l'affect. Néanmoins, il ne s'agit pas uniquement d'un affect extra-diégétique - nostalgie de repenser à ces enfants qu'on a vu grandir, tristesse de voir la saga se terminer - mais bel et bien d'un affect inhérent à l'histoire du film, de la franchise, et de l'univers crée il y a plus de dix ans par J.K. Rowling.

MISCHIEF MANAGED

A l'issue de la projection de la première partie, en novembre 2010, on remettait en question la décision de diviser ce dernier tome en deux films mais face à l'avalanche d'action, d'émotion et d'explications que constitue la deuxième partie, il est difficile d'imaginer même un film de trois heures qui aurait su être homogène et non arythmique. En fin de compte, on préfèrera considérer le précédent opus comme une respiration que la saga pouvait, ou devait, se permettre, osant un diptyque contrasté et néanmoins complémentaire, le réalisme du drame humain en temps de guerre avant l'opéra d'heroic fantasy tragique. Ainsi cette conclusion peut-elle consacrer un film entier à tout ce qu'il y a de plus fort et de plus intéressant dans l'ouvrage original. Dans un premier temps, l'accélération de l'intrigue peut paraître déconcertante (on passait 2h26 à chercher et à essayer de détruire UN Horcruxe, tandis qu'ici, tout va soudainement beaucoup plus vite) et certains détails peuvent sembler avoir souffert d'une légère précipitation (des captures ou des morts ellipsées, un épilogue qui arrive rapidement), mais jamais ne ressent-on de frustration similaire à celle que l'on pouvait éprouver face aux choix d'adaptation de certains des épisodes précédents. Le reste du temps, cette condensation et cet enchaînement des divers événements du récit ne font pas de mal. Au contraire, on est très agréablement surpris de voir que toutes les longues plages d'exposition sont assez brillamment traitées par David Yates, notamment tout ce qui touche au personnage de Severus Rogue. Au travers de l'objectif de Yates, une explication lourdingue de Rowling prend une charge émotionnelle insoupçonnée. Et Rogue de devenir soudainement le personnage le plus tragique et le plus beau de toute la série. Située au cœur du film, cette séquence n'est fort heureusement pas la seule de cet acabit. Le cinéaste parvient à faire passer les plus grosses pilules de l'ouvrage de Rowling, comme la dernière conversation de Harry avant le face-à-face dans la forêt, très forte, et même le bancal chapitre "King's Cross" fonctionne, bien qu'il reste le canard boiteux à la spiritualité de pacotille de cette histoire. Autant de moments au travers desquels Yates illustre à merveille la thématique principale qui parcours le matériau de base, ce rapport au passé et notamment à la mort, qu'il faut apprendre à accepter. Un cheminement qui peut paraître naïf mais qui aura baigné cette saga dans une mélancolie peu commune à ce genre de films.

NOX.

Toutes ces séquences, poignantes, s'entremêlent à de vrais morceaux de bravoure dans l'action et le fantastique qui embrassent pleinement le potentiel épique de la Bataille de Poudlard. A ce niveau, David Yates aura su s'imposer sur cette série comme le plus à l'aise dans l'iconisation. Il n'y a qu'à voir les tableaux que composent les tout premiers plans du film, ou encore la puissance de la scène de la protection du château, ou certaines envolées aériennes lors de l'invasion. Yates n'a pas peur du grandiloquent. Sa mise en scène regorge de petites idées formelles osées et/ou jouissives (les visages déformés durant l'affront en plein transplanage, par exemple). Tour à tour, il gère à la perfection la bonne dose de pathos et de badass, le spectateur se retrouvant alors sujet aux frissons puis aux larmes à chaque fois quand il faut. Même l'épilogue kitsch marche. Il est assez difficile de juger le film seul. Après tout, il n'y a pas vraiment d'intrigue isolée cette fois-ci. Mais vis-à-vis de ce qui est entrepris, de l'ambition générale, des enjeux émotionnels, le film ne déçoit pas. Il boucle la boucle avec plein de clins d'œil en passant (une référence à la pyromanie de Seamus par ci, un Pixie par là, un oiseau en papier...), sans jamais donner dans le fan-service. Ces comédiens britanniques connus et reconnus qui reviennent, même le temps d'un seul plan, assurant une continuité sans égal. Quand on voit que certaines franchises peinent à garder un même acteur pour seulement deux films (Rhodes dans Iron Man, Rachel dans les Batman de Christopher Nolan), on est épaté par la capacité qu'ont eu les producteurs à dénicher non seulement des interprètes parfaits pour les rôles, mais à les amener à revenir. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de l'incroyable cohérence qui traverse cette série. La moins négligeable étant la charte graphique respectée et toutefois enrichie par chaque réalisateur qui s'est attelé à la tâche, aboutissant en une saga avec son identité, narrative et esthétique, propre. Harry Potter et les reliques de la Mort est une magnifique conclusion à une saga assez unique.

par Robert Hospyan

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