Gangster Squad
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États-Unis, 2012
De Ruben Fleischer
Scénario : Will Beal
Avec : Josh Brolin, Ryan Gosling, Anthony Mackie, Sean Penn
Photo : Dion Beebe
Musique : Steve Jablonsky
Durée : 1h53
Sortie : 06/02/2013
Los Angeles, 1949. Mickey Cohen, originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et – s’il arrive à ses fins – de tous les paris à l’ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis… sauf, peut-être, les membres de la petite brigade officieuse de la LAPD dirigée par les Sergents John O’Mara et Jerry Wooters qui, ensemble, vont tenter de détruire l’empire de Cohen.
OPPAN GANGSTER STYLE
Tout d'abord proposé à Ben Affleck et Darren Aronofsky, Gangster Squad a finalement échoué entre les mains improbables de Ruben Fleischer, réalisateur de Bienvenue à Zombieland et 30 minutes maximum. Fleischer abandonne donc la comédie pour le film noir et offre un sous-LA Confidential matiné de sous-Les Incorruptibles semblablement décomplexé et donc plutôt fun mais indéniablement creux. Les deux cinéastes pré-cités auraient peut-être pu apporter plus de profondeur à un scénario très classique mais l'ambition de Felischer et du scénariste Will Beal semble être ailleurs, dans une approche plus pulp du genre. Par conséquent, l'ouvrage tombe parfois dans les pièges inhérents à ce type d'exercice, se faisant parfois grossier (beaucoup de ralentis, certains inutiles), vulgaire (Mickey Cohen qui glisse "chatte" toutes les deux phrases), gratuit (la violence plus cartoonesque que douloureuse) et cabot (Sean Penn grimace tout le long sous son maquillage).
Toutefois, si l'image numérique n'est pas toujours très heureuse, particulièrement dans les scènes d'action peu inspirées, l'approche flashy de Fleischer parvient à se faire assez rafraîchissante, avec même quelques scènes fortes, comme cette progression au ralenti sur une musique pompière d'un Ryan Gosling post-fusillade tout énervé, ainsi que quelques petites idées de mise en scène sympathiques et un certain sens du badass dans l'iconisation de ses personnages (cf. l'introduction du protagoniste interprété par Josh Brolin ou encore le coup du "bwana"). Aucun d'entre eux ne dépasse l'archétype, mais ceux-ci sont plutôt attachants, avec une mention spéciale au cow-boy campé par Robert Patrick, sans doute le plus conscient du ton de l'entreprise. Chacun a sa petite existence au sein du groupe et l'alchimie fonctionne assez bien. Du Zippo qui brille et qui claque à la jambe qui s'échappe de la robe fendue d'Emma Stone, en passant par un bon lot de répliques ciselées, Gangster Squad aborde une belle surface. Après, il ne faut pas se leurrer, au-delà du divertissement musclé, le film n'est que ça, une surface. Néanmoins, s'il ne raconte rien, le film demeure parfaitement distrayant.
