Feu de glace

Feu de glace
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Feu de glace
Killing Me Softly
, 2001
De Chen Kaige
Scénario : Sean French, Kara Lindstrom
Avec : Adrian Butchart, Joseph Fiennes, Helen Grace, Heather Graham, Jason Hughes, Natascha McElhone
Durée : 1h40
Sortie : 05/06/2002
Note FilmDeCulte : *-----

Alice tombe sous le charme d'Adam dès leur première rencontre au coin d'une rue. Délaissant tout pour son nouvel amant, elle s'installe chez lui, et ne tarde pas à découvrir quelque effroyable secret que celui-ci cache depuis un drame qui fit huit morts lors d'une expédition en montagne.

Comment considérer encore Chen Kaige comme un cinéaste crédible après l'incroyable ratage dénué de toute ambition qu'il vient de nous livrer là? On se le demande, et à défaut de trouver une véritable réponse, on pourrait peut être commencer par lui retirer la palme qu'il reçut en 1993 pour Adieu ma concubine et qu'il ne mérite plus. Parce que croire à ce point qu'on peut livrer au spectateur une oeuvre qui a pour seule et unique qualité de nous offrir la fameuse plastique de Heather Graham, c'est un peu se moquer de nous. Le pire dans ce genre de film, c'est qu'on se demande encore pourquoi des producteurs osent mettre de l'argent dans des trucs pareils. Des la lecture du scénario, d'une platitude affligeante, la puce aurait dû leurs venir à l'oreille. Même pas... Peut-être pensèrent-ils, en bons ignorants de l'histoire récente du cinéma, que cette histoire banale de femme effrayée par l'attitude bizarre du mari, avait quelque chose d'inédit?... Admettons.

Pourquoi choisir le cinéaste chinois, connu pour son formalisme académique mais visuellement splendide, pour mettre en scène le film? Il est pourtant bien évident que Kaige n'est pas Verhoeven et qu'il se révèlera totalement incapable de relever par une mise en scène inventive et perverse ce qui est à l'origine un projet bancal (remember Basic instinct)... Admettons. Kaige et son scénariste auraient peut être pu avoir un minimum d'ambition et relever un peu ce qui à l'écrit demeure désespéremment trop littéraire. Le film déroule ainsi sa trame platement, sans la moindre ambition de surprendre, et tombe même parfois dans le grotesque totalement pas assumé. C'est fait exprès, vous croyez? Le côté improbable des sentiments des personnages aussi? Admettons.

Et bien non, très franchement, à ce niveau de nullité, et devant le côté incroyablement pitoyable de la fin, on admet plus rien du tout. Et on attend avec impatience que le mari fracasse la tête de l'actrice, et qu'il la jette du haut de cet Everest qui revient fréquemment dans le film (ce qui nous vaut au passage deux moments magnifiquement et bien entendu involontairement drôles). Ce ne sera, on s'en doute, pas le cas, et il nous faudra patienter lamentablement jusqu'au générique final, avec la plus grande volonté du monde, en se souvenant qu'un jour, il y a très très longtemps, Chen Kaige était un cinéaste important. Mais ça, personne ne le croira.

par Anthony Sitruk

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