Les Femmes...ou les enfants d’abord

Les Femmes...ou les enfants d’abord
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Femmes...ou les enfants d’abord (Les)
France, 2002
De Manuel Poirier
Scénario : Manuel Poirier
Avec : Sacha Bourdo, Sergi Lopez, Sylvie Testud, Jean-Jacques Vannier
Durée : 2h00
Sortie : 20/03/2002
Note FilmDeCulte : ****--

Entre son boulot, sa femme et ses trois enfants, Tom ne sait plus trop où donner de la tête. En quête de liberté, il est un jour contacté par Virginie, son ex, qui lui apprend qu’elle a une fille de lui, et qui voudrait bien lui en confier la garde…

Le cinéma selon Manuel Poirier, c’est d’abord une certaine philosophie de la vie. C’était visible dans ses précédents longs-métrages, dans Les femmes… ou les enfants d’abord, c’est désormais criant. Une philosophie qu’il résume lui-même à la fin de ce film, lors d’une conversation-profession de foi avec Sergi Lopez: l’amour, le sexe, les enfants, les copains. En somme toute la thématique de Manuel Poirier, synthétisée en un seul film, après son escapade sud-américaine de Te Quiero. On y croise ainsi ses plus fidèles acteurs. Bien sûr Sergi Lopez, épatant en père de famille débordé, qui ne se sent libre que dans sa Volvo pourrie, mais aussi Sacha Bourdo, révélé dans Western, en éducateur qui se tape l’incruste à tout va ou le désopilant Jean-Jacques Vannier en gendarme obtu mais touchant.

Plus que l’histoire elle-même, ce qui intéresse Manuel Poirier ce sont les situations dans lesquelles se retrouvent ses personnages. Ce parti-pris de réalisme, presque de naturalisme, est ici saisissant. Les acteurs sont tous étonnants de naturel, on n’a jamais l’impression qu’ils jouent, mais simplement de les voir vivre devant la caméra. C’est particulièrement frappant avec les enfants en bas âge, pour lesquels on se demande comment le réalisateur s’y est pris. Le regard que porte Manuel Poirier sur l’institution de la famille est particulièrement lucide, acerbe, et serait même désespérant s’il n’y avait tous ces petits bonheurs du quotidien qu’il capture avec talent. C’est cette justesse et cette finesse qui lui permettent d’appréhender avec exactitude le réel (la scène de la visite de l’assistante sociale est un modèle du genre) et qui font que Manuel Poirier est le cinéaste de la vraie vie.

par Yannick Vély

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