Famille indienne (La)

Famille indienne (La)
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Famille indienne (La)
Inde, 2001
De Karan Johar
Scénario : Karan Johar, Sheena Parikh
Avec : Amitabh Bachchan, Jaya Bachchan, Kareena Kapoor, Shah Rukh Khan, Rani Mukherjee, Hrithik Roshan
Durée : 3h29
Sortie : 26/05/2004
Note FilmDeCulte : ***---

Chez les Raichand, la famille, c’est sacré. Jusqu’au jour où l’aîné Rahul tombe amoureux d’une jeune fille qui ne plaît guère au paternel, Yash. Entre les chansons et les danses, le drame éclate.

AIME TON PERE

Après Lagaan et Devdas l’année dernière, un troisième festin de Bollywood s’invite en salles françaises avec La Famille indienne. Si le film de Sanjay Leela Bhansali jouait la carte de l’hommage flamboyant aux maîtres classiques, La Famille indienne s’installe dans une variante plus moderne du genre, débarrassé de nombreux codes traditionnels du Bollywood âge d’or. On troque volontiers le sari contre le pantalon en cuir ou la chemise transparente, les rues de Bombay pour celles de Londres. Mais on a aussi le sentiment qu’en abandonnant les corsets d’antan, Karan Johar y oublie une certaine rigueur. La mise en scène de cette Famille indienne est très inégale, principalement dans une première partie au montage bâtard et excité où les chorégraphies ne sont guère mises en valeur. Son histoire, un soupçon faiblarde, se situe au niveau d’un soap-opéra de luxe étiré sur une quinzaine d’épisodes. Pourtant, à plusieurs reprises, le spectacle fait mouche. Principalement parce qu’il y a cet entrain hyperbolique où chaque larme est obèse, où les pyramides d’Egypte semblent taper à la porte d’un Luna Park indien, où le premier gamin venu passe pour un gros gâteau glouty, où le moindre petit ongle est lesté de plusieurs kilos de parures. De cette naïveté surréaliste, de ces scènes musicales délirantes où explose un sens visuel maniaque jusqu’au bout des cils, naît malgré tout une envie de plonger dans cette piscine de massala, en y exécutant un plouf hénaurme des plus spectaculaires.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

LE DVD: les bonus Premier DVD de ce coffret exceptionnel édité par Carlotta Films, Mother India, le classique parmi les classiques dans l’Histoire du film musical indien, est agrémenté de quelques bonus assez traditionnels sur un second CD (le premier étant déjà assez occupé par le film long de près de trois heures). Bande-annonce d’époque puis celle de la ressortie, chansons du long métrage, puis un sujet établissant un petit comparatif avant et après la restauration. Le gros du DVD et de ses bonus tient dans un reportage intitulé Bollywood, la cinéville, réalisé en 2004 par Amaury Voslion. Le documentaire de 52 minutes établit un large panorama de ce qu’est l’industrie du cinéma en Inde, convoque de nombreux intervenants (réalisateurs, acteurs, critiques), dont certains insistent sur la connotation négative impliquée par l’appellation "Bollywood". Le DVD est, enfin, accompagné d’un livret reprenant des illustrations du film, ainsi que des photos de ses comédiens, dont la mythique Nargis. L’autre DVD concerne La Famille indienne, l’un des parangons de la nouvelle vague des film musicaux indiens, de ceux qui sont parvenus, à l’image de Devdas, à s’exporter en Occident.

Carton considérable regroupant six des plus grandes stars de Bollywood, La Famille indienne est agrémentée de nombreux bonus. Tout d’abord, une introduction de la part du jeune réalisateur, Karan Johar, qui parle de ses influences, de son désir de célébrer le cinéma indien, de l’importance de la famille, ainsi que de sa façon de tourner avec le couple Bachchan (Amitabh et Jaya, couple à l’écran comme à la ville). Sont également présents les clips des sept chansons du film, ainsi qu’une présentation de la part du cinéaste, ce à quoi s’ajoutent quatre karaokés des tubes de La Famille indienne (Kabhi Khushi Kabhie Gham, Shava Shava, You are my Sonia, Bole Chudiyan). Le DVD comprend également de nombreuses scènes coupées étalées sur une demi-heure, toutes commentées par le réalisateur, expliquant notamment pourquoi la star Waheeda Rehman a dû abandonner le tournage, rajoutant quelques scènes à l’humour douteux, quelques ratés dans la brume et encore plus d’amour entre Kajol et Shahrukh Khan. Au making of assez classique, on pourra préférer l’incursion loufoque du trublion Ruby Wax, une animatrice parachutée sur le tournage, tiret entre "le pays de la vache sacrée et celui de la vache folle". Et comme pour Mother India, le DVD est accompagné d’un livret avec des bios et les paroles de quelques chansons. En somme, une édition assez incontournable.

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