Fair Game

Fair Game
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Fair Game
États-Unis, 2010
De Doug Liman
Scénario : Jez Butterworth
Avec : Sean Penn, Naomi Watts
Musique : John Powell
Durée : 1h46
Sortie : 03/11/2010
Note FilmDeCulte : ***---
  • Fair Game
  • Fair Game

Valerie Plame, agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l’existence potentielle d’armes de destruction massive en Iraq. Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d’apporter les preuves d’une supposée vente d’uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l’administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington. Avec sa couverture réduite à néant et ses contacts à l’étranger en danger de mort, Valerie voit s’effondrer sa carrière et sa vie privée. Après des années au service du gouvernement américain, elle va devoir maintenant se battre pour sauver sa réputation, sa carrière et sa famille.

AGENT SANS SECRET

La présence de Doug Liman en compétition cette année à Cannes en avait surpris plus d’un. Réalisateur passé avec succès de la case indé à la case bockbuster, on ne l’attendait pas forcément au pays des auteurs. La curiosité était d’autant plus grande qu’il s'est retrouvé, exceptionnellement cette année, unique représentant de son pays. Bref, pourquoi cette sélection ? Eh bien à cause de l’équation efficace qui résume le film : grand sujet politique + grands acteurs. On peut ajouter aussi mise en scène efficace, à défaut d’un meilleur compliment. Le film commence pourtant un peu péniblement comme un George Clooney movie, c'est-à-dire qu’il nous assène pendant une heure tous les détails de cette histoire à la fois bien connue et très complexe, en essayant de la transformer en divertissement d’action. L’exposé est efficace et tendu mais laisse aussi complètement froid. Fair Game devient moins étouffant dans sa deuxième partie, plus character driven, en s’intéressant enfin à ses personnages affolés et noyés en plein harcèlement, et en laissant un peu plus le champ libre à ses deux comédiens. Naomi Watts et Sean Penn sont une fois de plus brillants, mais le relief de leurs personnages reste en quelque sorte sacrifié au profit d’une stricte efficacité scénaristique. D’ailleurs Fair Game aurait-il été sélectionné avec un casting différent ? La question est sans doute stupide parce que le film n’a rien de honteux, et n’est de toute façon pas un véhicule à performances, mais on ne peut oublier à quel point les deux acteurs sont liés à l’histoire récente du festival de Cannes. Une autre année, le film aurait sans doute trouvé sa place dans une séance hors-compétition, mais il a eu cette année l’avantage de venir élargir le spectre des films palmables en représentant un genre cinématographique souvent tenu à l’écart des festivals.

par Gregory Coutaut

Commentaires

Partenaires